05 décembre 2011

L'éclipse lunaire du 10 décembre 2011

et la station directe d'Uranus

Le 10 décembre 2011, peu après la station directe d’Uranus à 0°39 Bélier, a lieu une éclipse lunaire totale de nœud Sud à 18°11 Gémeaux. Quel événement majeur et/ou quelle surprise nous réserve cette combinaison d’événements astrologiques de première importance ?

L’éclipse lunaire totale du 10 décembre 2011 à 18°11 Gémeaux suit l’éclipse solaire partielle du 25 novembre à 2°27 Sagittaire. En relation avec les nœuds lunaires, ces éclipses s’inscrivent dans le cadre du travail évolutif de l’axe Sagittaire/Gémeaux. 
Avec le nœud Nord en Sagittaire, l’accent porte sur l’élargissement de ses horizons, sur le développement de la foi et de l’enthousiasme, sur la conscience du futur et la nécessité de fixer des objectifs. Le nœud Sud évoque quant à lui la tendance à être trop superficiel et dispersé, analytique et très mental ce qui conduit à douter. 
L’éclipse lunaire du 10 décembre est une éclipse de nœud Sud, ce qui laisse entendre qu’il y a un lâcher-prise à opérer, un sacrifice qui ne va pas sans douleur. 

Généralement, comme pour une Nouvelle Lune suivie d’une Pleine Lune, sauf que les éclipses ont un plus grand impact et leurs effets durent plus longtemps, une éclipse solaire initie un événement qui culmine lors de l‘éclipse lunaire, et, contrairement à l’éclipse solaire qui est plus égocentrée, l’éclipse lunaire contient un élément relationnel.
L’éclipse lunaire du 10 décembre promet donc une révélation ou la culmination d’une situation qui permettra une prise de conscience plus ou moins difficile et douloureuse. Très souvent une relation est impliquée et les émotions sont amplifiées, si bien qu’une sorte de « drame » entoure toujours une éclipse lunaire. 
Thématique liée au signe des Gémeaux : la communication et les médias, les transports, la jeunesse et l’éducation, la bourse et les marchés. Thématique liée au signe opposé, le Sagittaire : les relations internationales, la justice, la religion et les voyages. Le mode mutable traduit beaucoup d’instabilité et de versatilité. 

La planète Mars à 13°16 Vierge forme un carré à l’éclipse, ce qui peut beaucoup amplifier le climat tendu et émotionnel. Ce carré incite à l’action, peut-être afin de revoir ses plans et objectifs après avoir été confronté à un résultat. Mercure, maître de l’éclipse, est rétrograde jusqu’au 14 décembre, ce qui oriente dans le même sens et laisse entrevoir des difficultés.

Quelques heures seulement avant l’éclipse lunaire, la planète Uranus, qui est rétrograde depuis le 10 juillet, redevient directe à 0°39 Bélier, un degré hautement sensible. 
Uranus transite actuellement le signe du Bélier jusqu’en 2019. Est-il besoin de rappeler que l’ingrès d’Uranus en Bélier le 11-12 mars 2011 a coïncidé avec le tremblement de terre et l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. Uranus évoque l’inattendu, l’imprévisible, le changement perturbateur. Uranus est la planète des forces progressistes, de l’émancipation, de l’indépendance et de l’individualisme, de la rébellion. Il régit notamment la technologie, l’internet, l’électricité et le nucléaire (Uranium) conjointement avec Pluton.

La concentration de tous ces facteurs astrologiques amène à penser que nous allons être confrontés à un événement de première importance, et, comme pour toutes les éclipses lunaires, une catastrophe naturelle n’est jamais à écarter. A noter au passage que la zone de visibilité totale de l’éclipse concerne l’Australie, l’Asie et l’Amérique du Nord. 
Relevons aussi que les effets de l’éclipse peuvent déjà être ressentis et constatés à travers certains événements de l’actualité, tels que les militants de Greenpeace s’introduisant dans plusieurs centrales nucléaires françaises afin de démontrer que la sécurité totale n’existe pas en matière de nucléaire, contrairement à ce que les autorités veulent faire croire à la population.

Mais le grand rendez-vous risque d’être celui du sommet européen du 8 et 9 décembre qui se tient à Bruxelles, et qui doit décider de l’avenir de l’Union Européenne et de l’euro. L’éclipse lunaire tombe sur le Soleil du thème de l’Italie, sur le Mercure du thème de la constitution de l’Allemagne de l’Ouest de 1949 et sur le Mars du thème des Etats-Unis qui est lié aux kraks boursiers.Voilà de quoi nous inquiéter. L’Italie, avec ses 60 millions d’habitants, est la troisième économie de la zone euro et la septième puissance mondiale derrière la France et le Royaume-Uni. L’adoption de son plan de rigueur est jugée cruciale, de même que la nomination de Mario Monti à la présidence du Conseil, mais en même temps nous savons tous que ces mesures ne suffiront pas à endiguer la crise et la folie des marchés. Alors l’Italie, plus que la Grèce, sera-t-elle le pays qui va bientôt faire chuter l’Europe et entrainer toutes les places boursières du monde, à moins que ce ne soit la vision conceptuelle de l’Allemagne ?

Isabelle Cantin - Hridaya / décembre 2011 / Tous droits réservés


27 novembre 2011

Le chemin de l'espérance

qui est celui de l'évolution créatrice

Par leurs propositions énoncées en une soixantaine de pages, et réunies sous le titre « Le chemin de l’espérance » paru chez Fayard en octobre 2011, Stéphane Hessel et Edgard Morin souhaitent contribuer à la formation « d’un puissant mouvement citoyen, d’une insurrection des consciences ».

Ce livre mérite d’être lu et médité afin d’en saisir toute la portée qui est loin d’être simpliste, voire même utopique. Car il est bien temps d’ « une nouvelle politique du vouloir-vivre et revivre qui nous arrache à une apathie et à une résignation mortelles. »

Et de fait, au cours des âges mikaéliques connus de la tradition ésotérique occidentale, les êtres humains sont traversés par une intelligence cosmique qui leur f
ait relever la tête et clamer que oui, ils peuvent se reconnecter avec le divin afin de remplir leur mission.

En dépit du découragement général qui sévit à la fois sur Terre et aussi dans les mondes supérieurs, l’Archange Mikael est celui d’entre les sept archanges régents de l’humanité qui ne se résigne pas à la Chute de l’Homme. Il est l’Esprit Solaire qui combat le Dragon des Esprits des ténèbres, il est le gardien de l’Intelligence Cosmique et celui par lequel
nous pouvons aujourd’hui approcher le Christ.


Alors que les Forces du Mal (lucifériennes et ahrimaniques) travaillent sans relâche à maintenir les êtres humains dans l’inconscience afin de barrer la voie
à l’évolution créatrice, des hommes et des femmes font leur possible pour ouvrir les yeux de leurs contemporains. Stéphane Hessel et Edgar Morin s’inscrivent dans cette lignée d’êtres dévoués, courageux et patients, au service de l’Etre Solaire.




Pour preuve, voici quelques extraits :

« Nous [Français] devons prendre conscience que nous partageons une communauté de destin planétaire ; toute l’humanité subit les mêmes menaces mortelles qu’apportent la prolifération des armes nucléaires, le déchaînement des conflits ethno-religieux, la dégradation de la biosphère, le cours ambivalent d’une économie mondiale incontrôlée, la tyrannie de l’argent, la conjonction d’une barbarie venue du fond des âges et de la barbarie glacée propre au calcul technique et économique. Toute l’humanité, qui a subi la barbarie des totalitarismes au XXe siècle, voit désormais fondre sur elle l’hydre du capitalisme financier et, en même temps déferler toutes sortes de fanatismes et de manichéismes ethniques, nationalistes, religieux. L’humanité entière est confrontée à un ensemble entremêlé de crises qui, à elles seules, constituent la Grande Crise d’une humanité qui n’arrive pas à accéder à l’Humanité. »

[…]

« Nous [Français] ne pouvons décider seuls du destin de notre planète, mais, [au nom des principes illustrés par les onzième et douzième couplets de La Marseillaise, le programme adopté en 1944 par le Conseil national de la Résistance, et la Déclaration universelle des droits de l’homme], nous pouvons formuler la grande, la longue et difficile voie vers une Terre-Patrie qui engloberait et respecterait les patries, dont la nôtre, ce qui commanderait le dépassement des souverainetés absolues des Etats-nations face à tous les problèmes globaux de l’ère planétaire, tout en respectant pleinement, par ailleurs, dans les autres domaines, leur souveraineté. »

[…]

« L’impuissance du système planétaire à traiter les problèmes vitaux qu’il génère le condamne à la désintégration ou à la régression, à moins qu’il ne réussisse à créer les conditions de sa propre métamorphose, celle qui le rendrait capable à la fois de survivre et de se transformer.

[…]

« Nous devons prendre conscience que la mondialisation constitue à la fois le meilleur et le pire de ce qui a pu advenir à l’humanité. 
Le meilleur, parce que tous les fragments de l’humanité sont pour la première fois devenus interdépendants, qu’ils vivent une communauté de destin qui crée la possibilité d’une Terre-Patrie, laquelle, répétons-le, loin de nier les patries singulières, les engloberait.
Le pire, parce qu’elle a donné le départ à une course effrénée vers des catastrophes en chaîne. L’essor incontrôlé des pouvoirs manipulateurs et destructeurs de la science et de la technique, le déchaînement tous azimuts de l’économie de profit ont engendré la prolifération des armes de destruction massive et la dégradation de la biosphère, cependant qu’aux totalitarismes du XXe siècle ont succédé la tyrannie d’un capitalisme financier qui ne connaît plus de bornes, soumet Etats et peuples à ses spéculations, et le retour de phénomènes de fermeture xénophobe, raciale, ethnique et territoriale. Les ravages conjugués d’une spéculation financière et de fanatismes-manichéismes aveugles amplifient et accélèrent les processus annonciateurs de catastrophes. »

[…]

« Dans un monde désormais multipolaire, nous devons nous efforcer de donner consistance à l’Europe en lui donnant unité, autonomie et volonté politique.

 […]

Nous lui assignons un grand dessein : de même que la Renaissance européenne des XVe-XVIe siècles fut créatrice de civilisation en revitalisant l’apport de la pensée grecque, nous essaierons de contribuer à une nouvelle Renaissance en intégrant l’apport moral et spirituel d’autres civilisations, notamment celui des sagesses asiatiques. Nous devrons proposer au monde non la perpétuation, telle qu’elle, de l’occidentalisation, mais une politique de l’humanité qui, en tous points du globe, tenant compte des particularités, des richesses et des déficiences culturelles, viserait à opérer la synthèse du meilleur de toutes les civilisations. L’idée d’une telle symbiose des civilisations devrait refouler définitivement l’idée d’un choc ou d’une guerre de civilisations. »

29 septembre 2011

La saint Michel


L'archange Mickaël par Ambrogio Lorenzetti


« Bienheureux Michel, archange béni, défendez-nous à l’heure du combat. Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon (que Dieu le maîtrise, humblement nous vous en supplions) : et vous, prince de la milice céleste, repoussez en enfer par la force divine Satan et les autres esprits mauvais qui errent dans le monde pour perdre les âmes »

James Joyce, « Ulysse » (Nouvelle traduction).

01 juillet 2011

Les trois éclipses de juin et juillet 2011 (3)

L’éclipse Solaire du 1er juillet 2011



L’éclipse Solaire partielle de Nœud Sud en date du 1er juillet 2011 à 9°12 Cancer est très remarquable.
Car avec elle débute un nouveau grand cycle Saros, un phénomène qui s’est fait rare au cours des dernières décennies. Il s’agit du Saros 156 selon le système de notation de van den Bergh ou 13 New South selon le système de Jansky.
L’éclipse Solaire du 1er juillet 2011, qui se forme dans l’Antarctique, est donc la première d’une longue série de 69 éclipses qui parcourront la surface de la Terre du pôle Sud au pôle Nord. Cette série va durer 1226 ans avant de s’éteindre le 14 juillet 3237.

Chaque Saros ou famille d’éclipses a ses caractéristiques propres que l’on détermine à partir des configurations de l’éclipse-mère. Or, que découvre-t-on dans ce thème ? Une Grande Croix Cardinale et deux mi-points importants.
Ainsi toutes les éclipses appartenant à ce Saros, et qui se produiront tous les 18 ans et 9-11 jours, comporteront de façon subliminale les vibrations de cette Grande Croix et de ces mi-points dans leur message.

- Une Grande Croix cardinale comprenant le fameux Carré en T Saturne-Uranus-Pluton (2007-2008 jusqu’à 2012) avec l’éclipse en Cancer comblant l’espace vide.
Le signe du Cancer suggère une thématique tournant autour des questions domestiques, de l’immobilier, de la famille, du soin (« care »), et des peuples. Plus essentiellement, le Cancer évoque les racines ou fondations de la civilisation.
La lutte entre l’ordre ancien (Saturne en Balance) et les forces nouvelles (Uranus en Bélier) est intensifiée par une volonté de contrôle et de pouvoir, et se résout par l’effondrement/renouvellement des structures et des institutions en place (Pluton en Capricorne). L’enjeu se situe dans ce pôle Cancer d’où doivent partir les racines de la nouvelle civilisation. Afin d’accomplir sa renaissance spirituelle, l’homme doit enfin trouver la stabilité en son centre intérieur au lieu de poursuivre sa conquête extérieure effrénée.
La Grande Croix suggère aussi de concentrer toute l’énergie disponible en un point situé au centre, puis de la diriger vers un objectif, car il faut éviter de tourner en rond ou de rester paralysé aux quatre coins. Vous pouvez imaginer la base d’une pyramide et sa pointe au centre. C’est là où se concentre l’énergie et où on prend de la hauteur. C’est ce qui s’appelle sortir par le haut de ses difficultés.


- Il nous faut également tenir compte des mi-points, en nous cantonnant aux plus exacts : Pluton = Mars/Jupiter et Jupiter = Soleil/Neptune.
Selon Ebertin, Pluton = Mars/Jupiter évoque « un exceptionnel esprit d’entreprise », « une grande créativité », et donc le succès, mais au prix d’énormes efforts. Quant à Jupiter = Soleil/Neptune, il laisse à penser qu’ « une faible vitalité n’empêche pas l’optimisme », que la faiblesse ou la maladie « n’empêchent pas d’avoir des agréments », que le succès peut être obtenu « avec un minimum d’efforts ». Ce mi-point est très intéressant car il suggère, presque à l’inverse du précédent, que le succès découle de l’optimisme, de l’inspiration ou de l’imagination, autrement dit de la pensée positive.
L’interprétation de ces configurations voudrait que l’on y décèle une possibilité de sortie des difficultés extrêmes que traverse aujourd’hui le modèle occidental étatsunien, et ce d’autant plus que le mode cardinal accentué par la Grande Croix incite à l’action. Comment dépasser le « mur de dettes », comment sortir de la concentration du pouvoir et de l’argent en quelques mains, ainsi que de l’impasse d’une extension de ce modèle à toute la planète en raison des catastrophes économique, sociale et écologique qu’il provoque ? Par une activité créatrice puissante et déterminée, doublée d’une forte dose d’enthousiasme et de pensée positive. Les deux vont de pair.

Presque sans surprise, nous noterons que le degré de cette éclipse-mère tombe sur le mi-point Soleil/Jupiter des Etats-Unis, avec Jupiter à 6° et le Soleil à 13° Cancer, mi-point qui est associé à leur succès et à leur sentiment de puissance et de grandeur.
L’actualité de l’été promet donc de mettre en avant de façon plus prégnante encore la crise de la dette souveraine qui touche, ne l’oublions pas, en premier lieu les Etats-Unis, mais aussi plus spectaculairement l’Europe en raison du risque systémique. Une période tendue en perspective, surtout que le plafond de la dette américaine, soit 14.300 milliards de dollars, a été dépassé (il faudra un vote du Congrès au mois d’août pour relever le plafond et donc autoriser toujours plus d’endettement, sinon le pays sera déclaré en faillite), que la Grèce ne remboursera jamais les milliards d’euros versés dans son tonneau des Danaïdes, et qu’il n’y a pas de sortie de crise en vue, autrement dit de croissance, ni en Europe ni aux Etats-Unis.

Au contraire, avec le carré Uranus-Pluton exact à partir de 2012, c’est plutôt une nouvelle crise (plus grave) qui se profile à l’horizon, et qui devrait être le catalyseur d’une réelle prise de conscience au cours de la prochaine décennie. Le véritable rendez-vous est pour 2020 avec la triple conjonction Jupiter-Saturne-Pluton en Capricorne/Verseau. Une nouvelle idéologie devrait alors remplacer l’idéologie néolibérale qui façonne les esprits depuis le début des années 80 et les empêche actuellement de trouver des solutions créatrices à la crise. Car on ne peut résoudre un problème avec le même cerveau que celui qui l’a créé, c’est bien connu.

Pour découvrir de nouvelles choses, nous devons changer nos croyances ; ou plutôt en avoir de moins en moins. Les croyances/idéologies sont comme des bocaux-prisons dans lesquels tournent en rond les poissons rouges que nous sommes. Elles fixent notre attention sur un champ d’information étroit. Or, ce n’est qu’en prenant de la hauteur, en élargissant notre champ de vision et de conscience, et donc en nous autorisant à penser dans d’autres directions, que de nouveaux choix apparaîtront, que des solutions s’offriront naturellement à nous.

Tel n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui. Nous faisons la même erreur que dans les années 70 : essayer de résoudre la crise avec le même « logiciel » que celui qui l’a créée. Une fois de plus la preuve est faite que nous n’apprenons rien, jamais. La sagesse ne se transmet pas lorsqu’on se place au niveau du collectif. Seuls des individus peuvent tirer profit de leurs expériences.

Quoiqu’il en soit, après le monde arabe, il nous revient maintenant à nous Occidentaux de faire un pas en avant ; un pas très difficile puisqu’il s’agit en réalité d’un « bond » permettant de franchir un palier de développement dont dépend sûrement l’avenir de l’Occident, et peut-être aussi l’avenir de l’humanité puisque c’est notre modèle qui a conquis la planète.
Au sein du monde étatsunien « une masse critique » d’individus doit développer son muscle cardiaque et accéder ainsi progressivement à la conscience christique. Ce sont ces hommes et ces femmes, des précurseurs, qui influenceront les populations par-delà le multiculturalisme si décrié aujourd’hui par de vieux discours ethnocentriques. Et de nouvelles valeurs et de nouveaux principes, qui n’appartiennent ni au totalitarisme-fascisme ni à la démocratie, seront un jour inscrits dans le marbre des constitutions.
Bien sûr, cela se fera avec le temps, bien sûr c’est un combat, un combat spirituel.

Symbole sabian associé à 10 Cancer : « Un gros diamant aux premiers stades de sa taille ». Dominante : le pénible entraînement à la perfection en vue d’exprimer pleinement un idéal.
Rudhyar précise qu’avec ce degré « Nous avons encore affaire à l’évolution de la conscience et de la personnalité à un stade préliminaire. On voit déjà clairement qu’il est possible de parvenir à une intelligence parfaitement mûre où les lumières de l’entendement brilleront de tous leurs feux ; néanmoins, il reste beaucoup à faire. […] L’esprit conscient doit s’affermir de sorte à pouvoir être façonné par des agents supérieurs (à l’idéal, par les maîtres de la communauté). L’opération doit être indubitablement douloureuse pour la pierre brute, mais l’enjeu vaut la souffrance, la chaleur, et le grincement… pourvu, bien entendu, que le tailleur soit un artiste accompli – cas rare parmi nos maîtres ! »

Illustration : "L'Arbre de Vie" de Gustave Klimt.

A suivre : « Les éclipses de juin-juillet 2011 et l’archange Michel ».



Quelques réflexions sur le rebondissement dans l’affaire DSK
(j’écris ces lignes le 1er juillet à 11h du matin)

Voir tout d’abord ce que j’ai écrit dans mon précédant article au sujet de l’aspect dissonant Mercure-Neptune (sensationnalisme, erreur, voire mensonge) et du brouillard neptunien entourant l’éclipse solaire du 1er juin 2011. Avec Neptune, rien n’est simple et limpide : la frontière entre le trompeur et le trompé est toujours floue. On ne sait plus qui est l’agresseur et qui est la victime, ou les deux à la fois. L’affaire du concombre espagnol et de la bactérie tueuse e-colie nous en avait déjà avertis, puisque ce sont finalement des graines germées allemandes qui étaient à l’origine de l’épidémie.
L’éclipse lunaire du 15 juin qui lui faisait suite indiquait, quant à elle, un changement de perspective et quelques révélations ou vérités dérangeantes. Le trigone Soleil (Mercure)-Neptune-Chiron finit, semble-t-il, par apporter un peu de lumière et de vérité.

Par rapport à l’éclipse solaire du 1er juillet 2011, les mi-points Pluton = Mars/Jupiter et Jupiter = Soleil/Neptune évoquent la possibilité de se sortir de grandes difficultés. Interprétés dans une perspective personnelle, cela donne : un grand patron ou fonctionnaire (Mars/Jupiter) connaît le succès grâce à une grande créativité (en l’occurrence celle des avocats), une grande fortune (celle de l’épouse), ou bien renaît de ses cendres (Pluton). La faiblesse, la maladie, ou bien le fait d’être mêlé à un scandale (Soleil/Neptune), n’empêche pas de garder le moral (et de croire aux miracles), de réussir et de s’en sortir avec un minimum d’efforts (Jupiter) !
Si nous nous plaçons, cette fois, dans une perspective collective (plus intéressante), c’est plutôt de bon augure concernant l’avenir de l’Occident et de l’humanité…

Isabelle Cantin - Hridaya / Tous droits réservés / juillet 2011

15 juin 2011

Les trois éclipses de juin et juillet 2011 (2)

L’éclipse Solaire du 1er juin et l’éclipse Lunaire du 15 juin 2011




Les forces spirituelles qui conduisent l’humanité sont, semble-t-il, plus que jamais à l’œuvre depuis le début de l’année 2011.

Le degré de l’éclipse Solaire du 4 janvier, éclipse dont le chemin de visibilité passait par la plupart des grandes capitales du Maghreb et du Moyen-Orient, était proche de l’étoile Vega ; une des étoiles les plus brillantes du ciel qui fut l’étoile polaire autour du 12ème millénaire avant l’ère chrétienne et que les Babyloniens avaient associée à Dilgan, « le Messager de Lumière ». Le même jour avait lieu la dernière des trois conjonctions Jupiter-Uranus au carré du Centre Galactique qui est la « tour de contrôle » de l’humanité. Un vent de libération soufflait alors sur les peuples arabes longtemps asservis par des dirigeants dictateurs très courtisés par les gouvernements occidentaux au mépris de leurs valeurs démocratiques. A l’époque, j’avais annoncé que cette éclipse donnerait le ton de l’année : les Etats et les gouvernants sont sur la sellette, mais font tout pour réprimer ces aspirations à la liberté car elles les privent de leur pouvoir. Les peuples, guidés par la Lumière (ou Vérité) n’ont plus peur d’aspirer à prendre en mains leur destinée et font un pas vers la responsabilité.

L’éclipse solaire et l’éclipse lunaire du mois de juin 2011 tombent, elles aussi, sur des degrés liés à des influences spirituelles majeures : respectivement, l’étoile fixe Aldébaran associée à l’archange Michel et le Centre Galactique. Nous traversons une période de grands changements et transformations dont j’essaie depuis 2007 (année de création de ce blog) de dégager clairement la signification et la direction.
Sachant que je reviendrai par la suite sur la question du spirituel (j’y consacrerai un dernier article en juillet), voyons dès à présent quel est le message de ces deux éclipses de juin dont la portée s’étend sur trois ans et demi environ, comme la plupart des éclipses.


L’éclipse Solaire partielle du 1er juin 2011 à 11°02 Gémeaux



Cette éclipse solaire tombe sur l’étoile Aldébaran (10° Gémeaux), dite « Oeil de Dieu », qui est une étoile fixe de première grandeur se trouvant dans la constellation du Taureau (surtout à ne pas confondre avec le signe zodiacal du Taureau, comme le font tous les scientifiques de mauvaise foi). Aldébaran est l’une des fameuses quatre étoiles royales des Perses, avec Regulus, Fomalhaut et Antarès, dont j’ai déjà eu l’occasion de parler lors de mon analyse de l’éclipse lunaire du 28 août 2007 (voir mon article dans l’Astrologue n° 160 et sur ce blog). Elles fascinaient nos ancêtres qui les nommaient « les observateurs ou gardiens des cieux » postés aux quatre coins cardinaux, et les plus mystiques les associaient également aux cavaliers de l’Apocalypse ou aux archanges Raphaël (Nord-Regulus), Gabriel (Sud-Fomalhaut), Michel (Est-Aldébaran) et Uriel (Ouest-Antarès).
Les vibrations de l’éclipse Solaire du 1er juin sont décuplées car ces étoiles royales ont la particularité d’exalter fortement le point qu’elles touchent, pour le meilleur ou pour le pire. Selon Ptolémée, Aldébaran est de nature de Mars et de Jupiter : elle confère ardeur, courage, honneur et réussite, à moins d’excès ; auquel cas l’ardeur se transforme en violence et la réussite en sérieux revers. Ces étoiles exigent l’intégrité et la maîtrise afin de délivrer leur meilleur.

Le signe des Gémeaux évoque des événements en relation avec la communication, les médias, les transports, le commerce, la Bourse et les marchés, la jeunesse.
- L’aspect le plus proche du degré de l’éclipse est un trigone de Saturne rétrograde en Balance. Saturne promet une évolution positive dans la durée, de la discipline ou rigueur et une certaine stabilité, mais pas avant le 13 juin qui est le jour de sa station directe. Signalons au passage que le transit de Mars sur le degré de l’éclipse sera à surveiller autour du 8 juillet car son rôle bien connu de déclencheur peut réactiver toute la thématique.
- Autrement, relevons un carré à la conjonction Neptune-Chiron en Poissons : blessures et faiblesses à surmonter. L’influence neptunienne est d’autant plus forte que la planète est stationnaire (Neptune rétrograde le 3 juin). Le 6 juin se forme un unique sextile exact entre Jupiter très récemment entré en Taureau (le 4) et Neptune. Peu après l’éclipse Solaire du 1er juillet se formera aussi un sextile d’une série de trois entre Jupiter et Chiron. Les énergies de la fameuse triple conjonction de 2009 avec Jupiter-Neptune-Chiron en Verseau vont commencer à émerger dans le collectif. Le Taureau et le signe des Poissons évoquent un ancrage des énergies spirituelles dans le monde physique, ainsi que la manifestation de l’imagination dans le concret.
- Cérès à 23°11 Poissons (non représentée sur le thème) forme un carré aux nœuds lunaires : pour notre évolution, prise en compte nécessaire de la Grande Mère cosmique, de la Mère nature, de l’agriculture et de la nourriture, et aussi, bien sûr, du féminin dans ce qu’il a de sacré et qui est présent en chacun, que nous soyons homme ou femme. Car nous ne progresserons pas bien loin si nous n’intégrons pas ce qui est accessible à la conscience de l’humanité depuis le début du XIXème siècle grâce la découverte des astéroïdes Cérès, Pallas, Vesta et Junon. Je veux parler du divin féminin et qui n’est autre que la force créatrice de l’univers. Cérès, en tant que première astéroïde à avoir été découverte en 1801, symbolise plus que tout autre la « Mère ». Elle nous exhorte aujourd’hui non seulement à nous ouvrir au « care », à cette capacité de prendre soin de soi-même et d’autrui, ainsi que du Kosmos (au sens grec), mais aussi à nous laisser pénétrer par l’amour inconditionnel qui seul peut assurer la continuité de la vie.


Déjà nous pouvons facilement faire le lien avec l’affaire du concombre espagnol et de la bactérie tueuse e-coli qui sévit en Allemagne. L’épidémie et l’empoisonnement (ou intoxication) sont des thèmes neptunien et chironien, qui plus est dans le signe des Poissons qui ajoute une bonne dose de peur irrationnelle. Si Cérès oriente vers la nourriture (finalement les graines germées s’avèreront être à la source de la contamination), plus largement la question de l’agriculture moderne inspirée par les lois du marché et du profit illimité ne manquera pas de se poser. Quant à l’impéritie des autorités allemandes et l’emballement médiatique, voilà la signature des Gémeaux et aussi du carré Mercure (maitre de l’éclipse)-Neptune qui, en embrumant les esprits, favorise les quiproquos, ainsi que les « news » sensationnelles complètement fausses et parfois même mensongères. Cette crise sanitaire devrait avoir le mérite de nous faire réfléchir sur la façon dont l’homme d’aujourd’hui fait de plus en plus de son corps une véritable poubelle et de la Terre un simple objet dont il dispose jusqu’à le détruire.
Quel retournement des choses, tout de même, « la nourriture, l’air, l’eau, attributs fondamentaux de la vie, garants de sa pérennité depuis les origines, deviennent peu à peu les complices de la mort », comme le souligne Pierre Rabhi dans son « Manifeste pour la terre et l’humanisme » (Actes Sud, 2008). Et s’il s’avérait qu’il n’y a plus de limite à la bêtise humaine, attention à ce que la vie ne trouve un moyen de ne plus passer par l’homme…

Il serait difficile de ne pas citer « l’affaire DSK » comme illustration des événements associés à cette éclipse solaire ; d’autant que les éclipses en mutable distribuent leur « message » bien plus tôt et plus longtemps que les autres, comme nous l’enseignent les précieuses observations de ceux qui nous ont précédé dans l’art d’interpréter les astres.
L’éclipse du 1er juin 2011 tombe sur l’Uranus au Descendant du thème des Etats-Unis (thème Sibly) : un événement imprévisible et soudain qui risque de créer quelques problèmes dans le domaine des affaires étrangères, de l’adversité contre le pays, et surtout du scandale.
Avec cette actualité, nous voici, cette fois, confrontés à la face la plus sombre de Neptune : le scandale, avec tout ce qu’il comporte de voyeurisme écœurant, surtout à une époque où tout se veut transparent.
Le satyre Strauss-Kahn est le « puissant » dont la réputation est d’un coup ravagée, laminée, par un tsunami neptunien. Tout est sordide dans cette chute fatale, y compris les commentaires. Car on découvre soudain ce que l’on ne voulait pas voir hier encore : une société qui n’en a pas fini avec la guerre des sexes, des races et la lutte des classes. Tous les thèmes des années 60-70 reviennent à la mode car rien n’a changé au fond. Pas encore.
Et pour ceux qui douteraient toujours, citons le symbole sabian associé à 12° Gémeaux, le degré de l’éclipse : « Une jeune noire milite pour ses droits civiques » !


L’éclipse Lunaire totale du 15 juin 2011 à 24°23 Sagittaire



Cette éclipse lunaire tombe à quelques degrés seulement du Centre Galactique, et avec Mercure formant une opposition parfaitement alignée sur ce point, il est certain que le message distillé par cet événement céleste se trouve amplifié.
A noter aussi que cette éclipse tombe au moment de la Pleine Lune de juin qui est la fête de la bonne volonté, c’est-à-dire « la fête de l’humanité qui aspire à Dieu, cherche à se conformer à Sa volonté et se consacre à l’établissement de justes rapports humains ».

Le Sagittaire laisse présager des sujets liés notamment aux affaires étrangères, aux questions judiciaires, religieuses, aux transports et voyages internationaux, à l’éducation, et avec l’axe Gémeaux-Sagittaire, il est probable que le « buzz » et l’hypermédiatisation de tout et de rien continuent de plus belle.
Cérès forme un carré au degré de l’éclipse, focalisant toujours l’attention sur sa symbolique, alors que, cette fois, Neptune forme un trigone au Soleil (exact le 22) et à Mercure (exact le 17). Le brouillard neptunien se dissiperait-il, laissant la place à l’inspiration ? Rien n’est moins sûr connaissant, et la tendance du Sagittaire à croire au miroir aux alouettes, et la face histrionne et folâtre de Mercure-Trickster. Il faut donc plutôt compter sur quelque nouvelle ou vérité dérangeante (la faillite de la Grèce ?), et sur beaucoup de stimulation mentale et intellectuelle. Les marchés baignent dans une ambiance floue et irrationnelle. Perturbations au sein de la jeunesse. Dans le meilleur des cas, changement complet de perspective ou compréhension lumineuse d’un fait ou d’un problème ancien.


Pour les plus spirituels d’entre nous, il peut cependant s’agir d’une période d’ouverture à l’intuition et d’accueil des radiations ou « transmissions » émanant du centre de la Voie Lactée. Occasion de libération fabuleuse : se détourner des choses du monde qui font tourner le monde en rond, comme dit le Bouddha. Période d’invocation également, par laquelle on exprimera son « aspiration fondamentale à la fraternité humaine et à l’unité spirituelle et humaine ».
Lors du solstice de Cancer le 21 juin, lequel donne la tendance de la saison d’été, Neptune en Poissons forme un trigone au Soleil (exact le 22). Cet aspect favorise l’empathie. Et dans ces temps de graves difficultés pour certains peuples européens, peut-être, pourrions-nous éprouver un peu de compassion ; pour notre voisin sans travail également. Le temps est venu de commencer à aimer non seulement sa famille, mais aussi sa famille humaine élargie. Car c’est là que se situe le véritable progrès, au niveau du cœur et pas au niveau technologique.

Illustrations : éclipse solaire partielle, Déméter-Cérès, le Centre Galactique.

A suivre, "L’éclipse Solaire du 1er juillet 2011".

Isabelle Cantin - Hridaya / Tous droits réservés / juin 2011

11 juin 2011

Les trois éclipses de juin et juillet 2011 (1)

2011 à la manière des maîtres zen


Avec ses six éclipses, quatre éclipses solaires et deux éclipses lunaires, l’année 2011 restera dans les annales astronomiques et astrologiques, ainsi que dans la mémoire de chacun tellement, à peine le printemps finissant, on ne compte déjà plus les bouleversements historiques majeurs tels le « printemps arabe », la mort de Ben Laden, la crise d’avenir de l’Occident due à l’endettement, la catastrophe nucléaire de Fukushima, l’affaire DSK ; des événements et péripéties dont nous sommes encore loin de mesurer toute la portée.

Lors des éclipses, les énergies s’intensifient et les événements s’accélèrent. Le mieux est d’aborder ces périodes de l’année en toute conscience : anticiper, puis profiter de la « crise » et des événements extérieurs concomitants à l’éclipse pour opérer les transformations nécessaires dans nos vies.
Il faut savoir qu’une éclipse ouvre un nouveau chapitre, une nouvelle étape d’évolution. Mais avant de pouvoir embrasser la nouveauté, il faut d’abord libérer de la place à ce qui vient en disant au revoir à tout ce qui a fait son temps et en se détachant de vieux schémas.
Les éclipses ont, d’autre part, la particularité de révéler ce qui n’était pas visible jusqu’ici ; soit parce que cela ne faisait pas partie de notre centre d’attention ou de notre champ de vision, soit parce que cela était enfoui, voire ravalé, dans les profondeurs de l’inconscient.

Les éclipses ont décidément beaucoup à voir avec notre chemin de destinée car elles sont liées aux nœuds lunaires par leur géométrie : lorsque le Soleil se trouve dans un orbe de 18 degrés par rapport aux nœuds, il se produit une éclipse solaire. A raison de deux saisons par an, elles nous remettent dans « le droit chemin », la Voie, un peu à la manière des maîtres zen qui, constatant que leurs disciples s’endorment sur leurs lauriers, leur assènent un grand coup ou une bonne volée sans crier gare afin de les réveiller, ou plutôt de les éveiller.

Les Anciens, qui vénéraient l’ordre du Cosmos, à la fois rassurant et protecteur, considéraient les éclipses comme des conjonctures célestes perturbatrices, et donc annonciatrices de calamités naturelles, d’épidémies, de guerres, de mort ou de chute d’un roi ou de quelque puissant. Aussi, les populations qui se trouvaient dans la zone de visibilité des éclipses redoutaient-elles ces funestes rendez-vous.

Avec le développement d’une astrologie de moins en moins fataliste, le regard que nous portons sur les éclipses a considérablement évolué en Occident. Pourtant, à suivre année après année leurs effets, j’en viens à penser qu’il y a du vrai dans les interprétations d’autrefois ; tout du moins en ce qui concerne le collectif, comme s’il fallait ça pour tirer les masses de leur sommeil.

Illustration : "La Guerre des Etoiles", Luke et maître Yoda

A suivre, "L'éclipse solaire du 1er juin et l'éclipse lunaire du 15 juin 2011"

Isabelle Cantin - Hridaya / Tous droits réservés / juin 2011


30 mai 2011

Un mur de dettes



« Que voulons-nous dire, lorsque nous employons le terme de « civilisation occidentale », dans laquelle nous vivons depuis le XVIIe siècle ? A mon avis, nous parlons d’une forme de monde créé sur l’idée de la sortie de l’ère du passéisme. La primauté du passé a été rompue ; l’humanité occidentale a inventé une forme de vie inouïe fondée par l’anticipation de l’avenir. Cela signifie que nous vivons dans un monde qui se « futurise » de plus en plus. Je crois donc que le sens profond de notre « être-dans-le-monde » réside dans le futurisme, qu’il est le trait fondamental de notre façon d’exister.

La primauté de l’avenir date de l’époque où l’Occident a inventé ce nouvel art de faire des promesses, à partir de la Renaissance, au moment où le crédit est entré dans la vie des Européens. Pendant l’Antiquité et le Moyen-Age, le crédit ne jouait presque aucun rôle parce qu’il était entre les mains des usuriers, condamnés par l’Eglise. Tandis que le crédit moderne, lui, ouvre un avenir. Pour la première fois, les promesses de remboursements peuvent être remplies ou tenues. La crise de civilisation réside en ceci : nous sommes entrés dans une époque où la capacité du crédit d’ouvrir un avenir tenable est de plus en plus bloquée, parce qu’aujourd’hui on prend des crédits pour rembourser d’autres crédits.

Autrement dit, le « créditisme » est entré dans une crise finale. On a accumulé tant de dettes que la promesse de remboursement sur laquelle repose le sérieux de notre construction du monde ne peut pas être tenue. Demandez à un Américain comment il envisage le remboursement des dettes accumulées par le gouvernement fédéral. Sa réponse sera sûrement : « personne ne le sait », et je crois que ce non-savoir est le noyau dur de notre crise.

Personne sur cette Terre ne sait comment rembourser la dette collective. L’avenir de notre civilisation se heurte à un mur de dettes. »

Peter Sloterdjik
Extrait d'un dialogue avec Slavoj Zizek sur la crise d'avenir de l'Occident,
débat entre deux philosophes européens, animé et publié par Le Monde du 28.05.2011


14 mars 2011

L’ingrès d’Uranus en Bélier le 11-12 mars 2011

La catastrophe nucléaire et la question de la guidance

« Le cycle au cours duquel les guides aveugles ont conduit la race aveugle dans un marais d’ignorance, de superstition, et d’illusion est en train de se clore rapidement. Ce marécage a été créé par les idées personnelles, et non par ceux qui s’efforcent de découvrir la vérité. La civilisation née des illusions et des superstitions des derniers siècles s’engloutit elle-même dans le marécage. Une nouvelle conscience radicale a été conçue et grandit rapidement sous le stimulus des souffrances et du tragique désordre des créations humaines. En fait, la porte s’ouvre toute grande à cette nouvelle conscience. »
Baird T. Spalding, « La vie des Maîtres ».

Il y a vingt ans, le philosophe allemand Peter Sloterdijk a publié un ouvrage passionnant ayant pour titre « La mobilisation infinie ».
A l’époque, il pointait du doigt l’obsession du mouvement et de l’action dont souffrent nos sociétés modernes, cette frénésie qui s’apparente à une fuite en avant et à une perte de sens. Afin de contrebalancer cette course folle et cette fascination pour l’éphémère et l’événementiel, il proposait, non sans ironie, d’importer en Occident la culture taoïste prônant le wu wei, lequel symbolise l’attitude juste et le détachement.

Au sein de sa démonstration, il est un développement particulièrement saisissant et plus que jamais d’actualité. Ce développement s’intitule « Civilisation panique ou De quelle dose de catastrophe l’homme a-t-il besoin ? ».

Voici un extrait de sa conclusion :
« Celui qui mise sur l’apprentissage par la catastrophe attend de l’explosion qu’elle apporte de la lumière dans l’obscurité des cerveaux. On voudrait que la « catastrophe-avertissement » soit elle-même l’avertissement contre la catastrophe. On voudrait que la transformation réelle de la matière en lumière soit la lumière qui radiographie critiquement notre processus de civilisation. Qui pense jusqu’au bout suivant cette logique parvient à une conclusion fatale : seul le déclin réel du monde serait un avertissement convainquant contre la fin du monde. Seul le désastre apporterait la preuve d’une vérité qui doit apparaître apocalyptiquement et présentement pour être tout à fait vraie. Par conséquent, la seule catastrophe qui paraît claire à tous serait la catastrophe à laquelle personne ne survit.
Quand toutes les possibilités de faire de la catastrophe un outil pédagogique ont été épuisées d’un bout à l’autre et qu’elles ont été comprises dans leur échec nécessaire, il n’y a plus d’issue pour ce réflexe de fuite en avant qui fait histoire. Les forces qui produisent la catastrophe et qui en même temps s’en préservent s’accumulent tout à coup en elles-mêmes. Ce n’est pas : « sauve qui peut ! » mais : « connais la situation ! » qui devient le mot de passe de l’époque. Cela fait naître une situation dans laquelle la conscience panique pourrait se transformer en une civilisation ».

Lorsque j'ai appris la nouvelle de la catastrophe nucléaire au Japon, j'ai pensé à Mikhaïl Gorbatchev.
Savez-vous que c’est un homme profondément spirituel tourné vers l’écologie. Il a fondé l’association Green Cross et milite en faveur d’une perestroïka (transparence et réorganisation) planétaire. C‘est un Sage, autrement dit un guide dont nous devrions nous empresser d’aller recueillir les conseils par ces temps de libération universelle et d'apocalypse nucléaire.
Avec Uranus en Bélier, l’heure est venue de ne plus confondre les Bergers avec les chiens qui aboient et qui gesticulent !


En entrant dans le premier signe du zodiaque le 11 mars 2011 à 16h54, heure du Pacifique, et le 12 mars à 0h54, heure de Greenwich, Uranus entame un nouveau grand cycle de 84 ans. Avec la concomitance du tremblement de terre et de la catastrophe nucléaire au Japon, Uranus « l’éveilleur et le libérateur » frappe un grand coup !
Dans le signe associé à l’émergence de la vie et au jaillissement de l’énergie, il promet jusqu’en 2019 une grande effervescence, et aussi une période de nouveaux commencements et de changement radical.

Le dernier transit d’Uranus en Bélier remonte aux années 1927-1935 qui se sont caractérisées par des révoltes et l’émancipation de nombreux peuples, mais qui étaient aussi très marquées par la Grande Dépression, l’émigration, et la montée des régimes nationalistes et totalitaires avec l’apparition d’hommes forts.
Au cours de cette phase d’agitation tous azimuts, nous avions le carré en T Saturne-Uranus-Pluton, celui de la crise de 1929 auquel ressemble le climax actuel qui s’étale de 2007 à 2012. La crise financière mondiale avait conduit alors à la mise en place du New Deal aux Etats-Unis et au national-socialisme en Allemagne sous l’impulsion de deux « chefs » charismatiques, Roosevelt et Hitler, qui avaient chacun pour programme de sortir leur peuple de la misère et du chômage.

Comme je l’ai déjà expliqué, la danse à laquelle se livrent les trois planètes les plus dures que sont Saturne, Uranus et Pluton n’aura pas la même portée qu’autrefois car nous ne nous situons pas dans le même cycle de civilisation. D’autre part, dans la figure du carré en T, le cycle planétaire central était autrefois Saturne-Pluton, alors qu’aujourd’hui il s’agit de Saturne-Uranus. Enfin, à partir de 2012 nous serons sous l’influence du carré Uranus-Pluton, avec Pluton en Capricorne et Uranus en Bélier, et les choses vraiment sérieuses et radicales vont commencer.
Car le carré Uranus-Pluton est la continuité de la conjonction de 1964-68 en Vierge, la configuration centrale de l’autre période du XXème siècle où les trois planètes Saturne-Uranus-Pluton se sont retrouvées en aspects tendus. Ainsi, ce qui a germé dans les années 60, et qui est sans nul doute la décennie la plus créative de l’ère moderne, va sortir de terre. Il nous revient donc de manifester (dans le sens d’incarner) la vision et les idéaux de cette période, à savoir principalement le partage des richesses, la liberté et l’égalité des droits (quels que soient le sexe, la race, la religion…), ainsi que l’écologie.

Pour en revenir à la catastrophe japonaise, il n’est rien d’étonnant à ce que nous soyons maintenant confrontés à un choix – une « crise d’action » concernant le nucléaire. Il suffit, en effet, de relever que la période des années 1929-1935 a connu la fission de l’atome qui conduira à la bombe et aux armes de destruction massive, et que la période des années 60 a marqué le développement du nucléaire, et notamment du nucléaire civil. Lorsque les mêmes énergies planétaires sont constellées d’une époque à une autre, nous retrouvons les mêmes thématiques.



Soyons dès-lors très attentifs aux paroles et aux actes de nos élus « démocratiques ».
Tout ce qui ne va pas dans le sens de la liberté, de l’égalité et de la fraternité,
mais qui favorise la loi du marché et la loi du plus fort,
et, surtout, qui ne va pas dans le sens de la préservation de la VIE sur Terre,
est à bannir définitivement.

Comme ces courageux peuples arabes,
oserons-nous dire à ceux qui ne sont pas dignes d’être nos « guides » de dégager ?

Isabelle Cantin - Hridaya / Tous droits réservés / mars 2011

05 février 2011

Ni le fascisme, ni la démocratie...



« Tout pouvoir qui n’est pas spirituel et pur finit dans le sang. Il n’est d’autorité stable que celle qui ne contraint que par l’exemple et ne s’appuie que sur l’estime et l’admiration ».


« Il n’en faut pas douter : la démocratie prise entre l’universalité de ses fondements et le souci égoïste de ses intérêts nationaux, se trouve dans une situation faible devant le fascisme qui identifie pour son compte ses principes et ses ambitions. Il met sans cesse la démocratie en contradiction avec elle-même sans qu’elle puisse jamais lui rendre la pareille. Il se vante de tout ce qu’elle lui reproche. Aussi contre lui, a-t-elle perdu d’avance la partie : il la surclasse. Mais il reste possible d’opposer à l’idéologie fasciste quelque doctrine qui possède sur elle le même avantage de position qu’elle a su prendre sur les conceptions démocratiques. Il faut lui opposer la notion d’ordre, valable pour la totalité des hommes, qui n’asservit pas à des appétits nationalistes, à des coalitions d’intérêts de toute espèce, l’avenir de ceux que la fatalité destine à dicter la loi, et le bonheur des autres pour qui l’obéissance est un léger fardeau quand ils peuvent être esclaves de leurs plaisirs.

La notion d’ordre s’adresse aussi bien aux ressortissants des régimes autoritaires qu’à ceux des puissances libérales. Elle oppose à toutes les nations l’image d’une patrie clairsemée, éparse par tout le globe, qui réunit en une cité invisible ceux qui se sont reconnus comme de même nature et de même destin. Elle représente, dans un avenir aussi lointain qu’on voudra, ce que le fascisme qui jette les masses les unes contre les autres, et la démocratie qui consacre en aveugle la désastreuse loi du nombre, seront toujours impuissants à incarner : l’espoir d’une communauté universelle où le pouvoir ne sera pas confié à l’incapable et à l’indigne, mais à ceux que qualifie pour l’exercer le mépris qu’ils ont pour les autres biens du monde. »

Roger Caillois, « La hiérarchie des êtres »
Relations et oppositions de la Démocratie, des Régimes totalitaires et de la notion d’ordre,
étude publiée en avril 1939 dans Les Volontaires n°5,
in Naissance de Lucifer, fata morgana, 1992.