D’une orthodoxie l’autre
Un an après l’écriture de « La fin du monde états-unien (2007-2025) » paru dans la revue L’astrologue, numéro 164, voici maintenant la suite : « Saturne-Pluton : Keynes et Friedman. D’une orthodoxie l’autre » écrit en janvier-février 2010, et qui vient de paraître dans le numéro 169 de L’astrologue.
Le premier article analyse la crise financière au regard du temps court (le carré en T cardinal, le transit de Pluton en Capricorne) et aussi au regard du temps long (le grand cycle de civilisation Neptune-Pluton de 1892 et son sextile), de manière à bien saisir ce qui sépare la crise actuelle de la crise de 1929 et en fait la marque probable du terme de l’économie-monde capitaliste qui s’est développée dès la fin du XVème siècle.
Le second article que je publie aujourd’hui présente une nouvelle approche du cycle Saturne-Pluton. Ce que je vous propose est d’aborder ce cycle comme ayant un lien avec l’orthodoxie-Saturne du pouvoir-Pluton, étant entendu, d’une part, que je range dans le mot « pouvoir » le politique et l’économie (auxquels il faudrait ajouter les médias), et d’autre part, que cette « orthodoxie du pouvoir » serait une sorte de pensée unique, un discours dominant, sur une période de trois décennies en moyenne.
J’ai circonscrit mon analyse aux deux cycles Saturne-Pluton de l’après-guerre, celui de 1947 et celui de 1982, car les Etats-Unis sont au pic de leur hégémonie en 1945 et cela est fondamental du point de vue de la croissance mondiale, et donc au regard de l’accumulation illimitée du capital.
Enfin, je me suis également cantonnée à l’étude de l’ « idée-germe » du cycle et à sa phase de déclin, le carré décroissant, parce que cela permet d’éclairer au plus près notre époque où il est souvent fait référence à deux grands théoriciens de l’économie, Keynes et Friedman, le premier ayant modelé la période des Trente Glorieuses et le second celle de la Révolution néolibérale (néoconservatrice).
Ce nouvel article se veut aussi bien économique qu’astrologique et peut donc être lu par toute personne désireuse de comprendre les tenants et les aboutissants du contexte économico-politique actuel, afin de se sentir responsable des grandes orientations et des décisions qui bâtiront le monde de demain. Car « nous sommes le monde ».
Soit dit en passant, faire de l’astrologie pour l’astrologie ne m’intéresse pas du tout. Je suis, dirons-nous, une personne spirituellement « active » : mon intention est d’aider à comprendre l’évolution ; l’impulsion créatrice, cet éros divin, qui vit en nous et dont nous devenons de plus en plus conscients. L’Esprit, à travers nous, est en train de s’éveiller (ou se réveiller) à lui-même à mesure que nous nous éveillons, maintenant.Vivre aujourd’hui, c’est très exigeant, bien sûr, mais c’est aussi très excitant. Il faut le souligner.
Vous trouverez donc dans mon article « très d’actualité » - et pourtant rédigé avant même que ne se déclenche la crise des dettes souveraines -, le décryptage des deux discours dominants qui se sont succédés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Je présente très clairement les idéologies « ennemies » des deux grands économistes du XXème siècle, le britannique John Maynard Keynes (1883-1946) et l’américain Milton Friedman (1912-2006), et comment elles ont décidé de nos vies quotidiennes par le biais du choix du modèle de production et d’organisation du travail, et aussi de l’articulation des rapports entre l’Etat et l’économie.
Nous verrons comment et pourquoi nous sommes passés :
- d’une période marquée par le fordisme paternaliste, la consommation de masse encouragée par le crédit et la publicité ; caractérisée encore par l’interventionnisme de l’Etat qui s’octroie à la fois le rôle de redistribuer une partie des gains de productivité et de favoriser le progrès social en « réparation » des inégalités générées par le système capitaliste, et celui de garantir aux entreprises l’absence de révoltes et de grèves dures permettant ainsi au système de s’inscrire dans la durée. C’est ce que l’on a appelé le « compromis » keynésien ;
- à une période colorée par le toyotisme (dont la force réside dans la flexibilité) et le capitalisme financier ; caractérisée aussi par la soumission de l’Etat et de la politique à la loi du marché, à l’économie reine élevée au rang de science exacte (mathématisation) de plus en plus détachée du réel.
Ce qui est pourtant commun à ces deux périodes est le déclin amorcé des Etats-Unis et de l’Occident tout entier.
Le manque de croissance dans les pays occidentaux va être masqué par le plan Marshall en Europe, et par l’avènement du crédit et l’affranchissement des règles financières internationales (Bretton Woods) dont va abuser, outre-Atlantique, l’Amérique au billet vert. Autre parade plus tragique encore, car elle signe l’arrêt de mort de tout compromis de type keynésien : le développement du capitalisme financier à partir des années 80.
Progressivement, les dépenses publiques, non maîtrisées et non assises sur de la croissance, vont être complètement diabolisées par les économistes néolibéraux et par les politiques (de droite comme de gauche) convertis à cette pensée dominante. Le volontarisme politique ayant cédé la place à l’économie sacralisée et déréalisée, d’un côté, et la Chine totalitaire devenue l’atelier du monde, d’un autre côté, plus rien n’incite désormais à « contribuer » au progrès social.
J’ajouterai que j’ai pris soin de souligner le problème de l’Europe grevée d’une croissance « molle », qui se veut plus libérale que les Etats-Unis et qui est de moins en moins démocratique.
Dès lors, dans le contexte de la crise de l’endettement public et des plans de rigueur qui s’annoncent partout, il y a de quoi s’interroger sur le proche avenir, d’autant que le futur cycle Saturne-Pluton se forme en 2020 en Capricorne et qu’il a lieu la même année que la mutation en signes d’air des conjonctions Jupiter-Saturne. Cette année 2020, qui sera de la plus grande importance, connaîtra donc une triple conjonction dissociée Jupiter-Saturne-Pluton en Capricorne-Verseau, deux signes tournés vers le collectif mais qui ne sont pas réputés pour leur souplesse...
Notre salut à tous réside, sans doute, dans une refonte complète de notre mode de vie et dans le choix de nouvelles valeurs sur lesquelles fonder des structures mieux adaptées à ce début de XXIème siècle, en somme un nouveau monde ; en tous les cas un monde plus « vivable » et plus orienté vers la transcendance que l’actuel qui vire à l’enfer sous le coup des énergies égocentriques et conservatrices émanant de la génération des baby-boomers.
Voilà de quoi occuper les dix prochaines années qui devraient voir l’émergence d’une nouvelle « orthodoxie du pouvoir », laquelle devrait être édifiée sur le socle des idées... d’un nouvel économiste (??!).
Isabelle Cantin - HRIDAYA / Tous droits réservés / mai 2010
Un an après l’écriture de « La fin du monde états-unien (2007-2025) » paru dans la revue L’astrologue, numéro 164, voici maintenant la suite : « Saturne-Pluton : Keynes et Friedman. D’une orthodoxie l’autre » écrit en janvier-février 2010, et qui vient de paraître dans le numéro 169 de L’astrologue.
Le premier article analyse la crise financière au regard du temps court (le carré en T cardinal, le transit de Pluton en Capricorne) et aussi au regard du temps long (le grand cycle de civilisation Neptune-Pluton de 1892 et son sextile), de manière à bien saisir ce qui sépare la crise actuelle de la crise de 1929 et en fait la marque probable du terme de l’économie-monde capitaliste qui s’est développée dès la fin du XVème siècle.
Le second article que je publie aujourd’hui présente une nouvelle approche du cycle Saturne-Pluton. Ce que je vous propose est d’aborder ce cycle comme ayant un lien avec l’orthodoxie-Saturne du pouvoir-Pluton, étant entendu, d’une part, que je range dans le mot « pouvoir » le politique et l’économie (auxquels il faudrait ajouter les médias), et d’autre part, que cette « orthodoxie du pouvoir » serait une sorte de pensée unique, un discours dominant, sur une période de trois décennies en moyenne.
J’ai circonscrit mon analyse aux deux cycles Saturne-Pluton de l’après-guerre, celui de 1947 et celui de 1982, car les Etats-Unis sont au pic de leur hégémonie en 1945 et cela est fondamental du point de vue de la croissance mondiale, et donc au regard de l’accumulation illimitée du capital.
Enfin, je me suis également cantonnée à l’étude de l’ « idée-germe » du cycle et à sa phase de déclin, le carré décroissant, parce que cela permet d’éclairer au plus près notre époque où il est souvent fait référence à deux grands théoriciens de l’économie, Keynes et Friedman, le premier ayant modelé la période des Trente Glorieuses et le second celle de la Révolution néolibérale (néoconservatrice).
Ce nouvel article se veut aussi bien économique qu’astrologique et peut donc être lu par toute personne désireuse de comprendre les tenants et les aboutissants du contexte économico-politique actuel, afin de se sentir responsable des grandes orientations et des décisions qui bâtiront le monde de demain. Car « nous sommes le monde ».
Soit dit en passant, faire de l’astrologie pour l’astrologie ne m’intéresse pas du tout. Je suis, dirons-nous, une personne spirituellement « active » : mon intention est d’aider à comprendre l’évolution ; l’impulsion créatrice, cet éros divin, qui vit en nous et dont nous devenons de plus en plus conscients. L’Esprit, à travers nous, est en train de s’éveiller (ou se réveiller) à lui-même à mesure que nous nous éveillons, maintenant.Vivre aujourd’hui, c’est très exigeant, bien sûr, mais c’est aussi très excitant. Il faut le souligner.
Vous trouverez donc dans mon article « très d’actualité » - et pourtant rédigé avant même que ne se déclenche la crise des dettes souveraines -, le décryptage des deux discours dominants qui se sont succédés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Je présente très clairement les idéologies « ennemies » des deux grands économistes du XXème siècle, le britannique John Maynard Keynes (1883-1946) et l’américain Milton Friedman (1912-2006), et comment elles ont décidé de nos vies quotidiennes par le biais du choix du modèle de production et d’organisation du travail, et aussi de l’articulation des rapports entre l’Etat et l’économie.
Nous verrons comment et pourquoi nous sommes passés :
- d’une période marquée par le fordisme paternaliste, la consommation de masse encouragée par le crédit et la publicité ; caractérisée encore par l’interventionnisme de l’Etat qui s’octroie à la fois le rôle de redistribuer une partie des gains de productivité et de favoriser le progrès social en « réparation » des inégalités générées par le système capitaliste, et celui de garantir aux entreprises l’absence de révoltes et de grèves dures permettant ainsi au système de s’inscrire dans la durée. C’est ce que l’on a appelé le « compromis » keynésien ;
- à une période colorée par le toyotisme (dont la force réside dans la flexibilité) et le capitalisme financier ; caractérisée aussi par la soumission de l’Etat et de la politique à la loi du marché, à l’économie reine élevée au rang de science exacte (mathématisation) de plus en plus détachée du réel.
Ce qui est pourtant commun à ces deux périodes est le déclin amorcé des Etats-Unis et de l’Occident tout entier.
Le manque de croissance dans les pays occidentaux va être masqué par le plan Marshall en Europe, et par l’avènement du crédit et l’affranchissement des règles financières internationales (Bretton Woods) dont va abuser, outre-Atlantique, l’Amérique au billet vert. Autre parade plus tragique encore, car elle signe l’arrêt de mort de tout compromis de type keynésien : le développement du capitalisme financier à partir des années 80.
Progressivement, les dépenses publiques, non maîtrisées et non assises sur de la croissance, vont être complètement diabolisées par les économistes néolibéraux et par les politiques (de droite comme de gauche) convertis à cette pensée dominante. Le volontarisme politique ayant cédé la place à l’économie sacralisée et déréalisée, d’un côté, et la Chine totalitaire devenue l’atelier du monde, d’un autre côté, plus rien n’incite désormais à « contribuer » au progrès social.
J’ajouterai que j’ai pris soin de souligner le problème de l’Europe grevée d’une croissance « molle », qui se veut plus libérale que les Etats-Unis et qui est de moins en moins démocratique.
Dès lors, dans le contexte de la crise de l’endettement public et des plans de rigueur qui s’annoncent partout, il y a de quoi s’interroger sur le proche avenir, d’autant que le futur cycle Saturne-Pluton se forme en 2020 en Capricorne et qu’il a lieu la même année que la mutation en signes d’air des conjonctions Jupiter-Saturne. Cette année 2020, qui sera de la plus grande importance, connaîtra donc une triple conjonction dissociée Jupiter-Saturne-Pluton en Capricorne-Verseau, deux signes tournés vers le collectif mais qui ne sont pas réputés pour leur souplesse...
Notre salut à tous réside, sans doute, dans une refonte complète de notre mode de vie et dans le choix de nouvelles valeurs sur lesquelles fonder des structures mieux adaptées à ce début de XXIème siècle, en somme un nouveau monde ; en tous les cas un monde plus « vivable » et plus orienté vers la transcendance que l’actuel qui vire à l’enfer sous le coup des énergies égocentriques et conservatrices émanant de la génération des baby-boomers.
Voilà de quoi occuper les dix prochaines années qui devraient voir l’émergence d’une nouvelle « orthodoxie du pouvoir », laquelle devrait être édifiée sur le socle des idées... d’un nouvel économiste (??!).
Isabelle Cantin - HRIDAYA / Tous droits réservés / mai 2010