24 mai 2010

Saturne-Pluton : Keynes et Friedman

D’une orthodoxie l’autre


Un an après l’écriture de « La fin du monde états-unien (2007-2025) » paru dans la revue L’astrologue, numéro 164, voici maintenant la suite : « Saturne-Pluton : Keynes et Friedman. D’une orthodoxie l’autre » écrit en janvier-février 2010, et qui vient de paraître dans le numéro 169 de L’astrologue.

Le premier article analyse la crise financière au regard du temps court (le carré en T cardinal, le transit de Pluton en Capricorne) et aussi au regard du temps long (le grand cycle de civilisation Neptune-Pluton de 1892 et son sextile), de manière à bien saisir ce qui sépare la crise actuelle de la crise de 1929 et en fait la marque probable du terme de l’économie-monde capitaliste qui s’est développée dès la fin du XVème siècle.

Le second article que je publie aujourd’hui présente une nouvelle approche du cycle Saturne-Pluton. Ce que je vous propose est d’aborder ce cycle comme ayant un lien avec l’orthodoxie-Saturne du pouvoir-Pluton, étant entendu, d’une part, que je range dans le mot « pouvoir » le politique et l’économie (auxquels il faudrait ajouter les médias), et d’autre part, que cette « orthodoxie du pouvoir » serait une sorte de pensée unique, un discours dominant, sur une période de trois décennies en moyenne.
J’ai circonscrit mon analyse aux deux cycles Saturne-Pluton de l’après-guerre, celui de 1947 et celui de 1982, car les Etats-Unis sont au pic de leur hégémonie en 1945 et cela est fondamental du point de vue de la croissance mondiale, et donc au regard de l’accumulation illimitée du capital.
Enfin, je me suis également cantonnée à l’étude de l’ « idée-germe » du cycle et à sa phase de déclin, le carré décroissant, parce que cela permet d’éclairer au plus près notre époque où il est souvent fait référence à deux grands théoriciens de l’économie, Keynes et Friedman, le premier ayant modelé la période des Trente Glorieuses et le second celle de la Révolution néolibérale (néoconservatrice).

Ce nouvel article se veut aussi bien économique qu’astrologique et peut donc être lu par toute personne désireuse de comprendre les tenants et les aboutissants du contexte économico-politique actuel, afin de se sentir responsable des grandes orientations et des décisions qui bâtiront le monde de demain. Car « nous sommes le monde ».

Soit dit en passant, faire de l’astrologie pour l’astrologie ne m’intéresse pas du tout. Je suis, dirons-nous, une personne spirituellement « active » : mon intention est d’aider à comprendre l’évolution ; l’impulsion créatrice, cet éros divin, qui vit en nous et dont nous devenons de plus en plus conscients. L’Esprit, à travers nous, est en train de s’éveiller (ou se réveiller) à lui-même à mesure que nous nous éveillons, maintenant.Vivre aujourd’hui, c’est très exigeant, bien sûr, mais c’est aussi très excitant. Il faut le souligner.
Vous trouverez donc dans mon article « très d’actualité » - et pourtant rédigé avant même que ne se déclenche la crise des dettes souveraines -, le décryptage des deux discours dominants qui se sont succédés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Je présente très clairement les idéologies « ennemies » des deux grands économistes du XXème siècle, le britannique John Maynard Keynes (1883-1946) et l’américain Milton Friedman (1912-2006), et comment elles ont décidé de nos vies quotidiennes par le biais du choix du modèle de production et d’organisation du travail, et aussi de l’articulation des rapports entre l’Etat et l’économie.

Nous verrons comment et pourquoi nous sommes passés :
- d’une période marquée par le fordisme paternaliste, la consommation de masse encouragée par le crédit et la publicité ; caractérisée encore par l’interventionnisme de l’Etat qui s’octroie à la fois le rôle de redistribuer une partie des gains de productivité et de favoriser le progrès social en « réparation » des inégalités générées par le système capitaliste, et celui de garantir aux entreprises l’absence de révoltes et de grèves dures permettant ainsi au système de s’inscrire dans la durée. C’est ce que l’on a appelé le « compromis » keynésien ;
- à une période colorée par le toyotisme (dont la force réside dans la flexibilité) et le capitalisme financier ; caractérisée aussi par la soumission de l’Etat et de la politique à la loi du marché, à l’économie reine élevée au rang de science exacte (mathématisation) de plus en plus détachée du réel.

Ce qui est pourtant commun à ces deux périodes est le déclin amorcé des Etats-Unis et de l’Occident tout entier.
Le manque de croissance dans les pays occidentaux va être masqué par le plan Marshall en Europe, et par l’avènement du crédit et l’affranchissement des règles financières internationales (Bretton Woods) dont va abuser, outre-Atlantique, l’Amérique au billet vert. Autre parade plus tragique encore, car elle signe l’arrêt de mort de tout compromis de type keynésien : le développement du capitalisme financier à partir des années 80.

Progressivement, les dépenses publiques, non maîtrisées et non assises sur de la croissance, vont être complètement diabolisées par les économistes néolibéraux et par les politiques (de droite comme de gauche) convertis à cette pensée dominante. Le volontarisme politique ayant cédé la place à l’économie sacralisée et déréalisée, d’un côté, et la Chine totalitaire devenue l’atelier du monde, d’un autre côté, plus rien n’incite désormais à « contribuer » au progrès social.

J’ajouterai que j’ai pris soin de souligner le problème de l’Europe grevée d’une croissance « molle », qui se veut plus libérale que les Etats-Unis et qui est de moins en moins démocratique.
Dès lors, dans le contexte de la crise de l’endettement public et des plans de rigueur qui s’annoncent partout, il y a de quoi s’interroger sur le proche avenir, d’autant que le futur cycle Saturne-Pluton se forme en 2020 en Capricorne et qu’il a lieu la même année que la mutation en signes d’air des conjonctions Jupiter-Saturne. Cette année 2020, qui sera de la plus grande importance, connaîtra donc une triple conjonction dissociée Jupiter-Saturne-Pluton en Capricorne-Verseau, deux signes tournés vers le collectif mais qui ne sont pas réputés pour leur souplesse...

Notre salut à tous réside, sans doute, dans une refonte complète de notre mode de vie et dans le choix de nouvelles valeurs sur lesquelles fonder des structures mieux adaptées à ce début de XXIème siècle, en somme un nouveau monde ; en tous les cas un monde plus « vivable » et plus orienté vers la transcendance que l’actuel qui vire à l’enfer sous le coup des énergies égocentriques et conservatrices émanant de la génération des baby-boomers.
Voilà de quoi occuper les dix prochaines années qui devraient voir l’émergence d’une nouvelle « orthodoxie du pouvoir », laquelle devrait être édifiée sur le socle des idées... d’un nouvel économiste (??!).

Isabelle Cantin - HRIDAYA / Tous droits réservés / mai 2010

17 mai 2010

Initiation à l'astrologie védique

Un cours publié par la revue l’astrologue



C’est avec plaisir que j’attire votre attention sur le début d’une série exceptionnelle de 12 articles s’étalant sur trois ans et portant sur l’astrologie védique.
Il s’agit plus précisément de l’enseignement dispensé depuis 1984 en Europe par le professeur Jaya Sekhar, issu d’une famille d’astrologues et de savants réputés du Sud de l’Inde. Surtout, à ne pas manquer.
Cette initiation débute avec le numéro 169 qui est le premier de l’année 2010.




Je vous rappelle les conditions d’abonnement à la revue trimestrielle l’astrologue pour 2010 :

France 51,50 euros (écopli)
DOM-TOM et Union Européenne 56,10 euros (écopli)
Amérique-Asie-Océanie 59,00 euros (écopli)

Ecrire sur papier libre accompagné de votre règlement aux
Editions Traditionnelles
22, rue des Vaux Renards
89100 Saligny

De la part de toute l’équipe,
un grand merci.


11 mai 2010

Astro/Tarot : le plan de sauvetage de la zone euro va-t-il remplir son objectif ?

Un tirage de Tarot (Rider-Waite-Smith) en trois lames : ce qui est favorable, ce qui est défavorable et le conseil.
Je pose la question en battant le jeu, je coupe et je choisis mes trois lames.


Ce qui est favorable
Cavalier de Coupes

Au pied du mur, les ministres des Finances de l’Union européenne se sont finalement réunis pour trouver une solution à la crise financière qui touche désormais les Etats et les monnaies. Ce qui va dans le bon sens, c’est qu’ils se sont mis autour d’une table pour discuter et envisager une ligne directrice, puis une action commune, au cas où les choses iraient plus mal encore, et ce afin d’éviter l’éclatement de la zone euro.

Après les égoïsmes affichés de ces dernières semaines, l’Europe tente de donner d’elle-même une image plus reluisante ; et c’est difficile, on le sent bien et on le voit puisque le président des Etats-Unis en personne est obligé de s’en mêler. Ce dernier a d’ailleurs de quoi être inquiet car les problèmes de la monnaie unique vont rejaillir sur l’Amérique et le dollar. De façon très sévère, et de nature à transformer profondément l’institution ou à remettre en cause son indépendance, la Fed est concernée par les transits du trio Saturne-Uranus-Pluton, et ce depuis 2008. Quant aux configurations de l’été 2010 et de 2011, elles ne font qu’accentuer la pression de la dette qui ne cesse d’augmenter. A cela s’ajoute dans le thème des Etats-Unis, la Grande Croix cardinale qui va se former avec, d’une part, le Carré en T Saturne-Uranus-Pluton de transit et, d’autre part, la conjonction Vénus-Jupiter natale qui est le symbole du sentiment de prospérité, Vénus représentant la monnaie (le dollar) - l’argent, et Jupiter l’abondance. Comme je le soulignai déjà dans mon article « La fin du monde états-unien (2008-2025) » paru en 2008 dans L’astrologue n°164, les risques de cataclysme financier (effondrement/dévaluation du dollar), mais aussi de réforme profonde du système monétaire international, deviennent très sérieux à partir de la phase d’opposition du cycle Jupiter-Saturne (en mai, août 2010 et en mars-avril 2011).

A chaque krach, c’est toute la planète qui vacille et si l’un trébuche, il entraînera tout le monde dans sa chute. On essaye donc d’apaiser les conflits et d’éviter de stigmatiser les uns ou les autres, au profit de partenariats. Le mot « solidarité » est sûrement trop fort pour décrire ce qui motive les tentatives des hommes politiques de reprendre la main face aux marchés, néanmoins ce Cavalier de Coupes évoque la thématique du sauveur/victime, non sans illusions (l’un des aspects du Cavalier), et aussi, peut-être en arrière plan, un certain idéalisme spirituel. Les tarologues connaissent l’intérêt d’A.E. Waite (le créateur du RWS) pour le Saint Graal. Alors a-t-on fait valoir en coulisses les anciennes racines chrétiennes de l’Europe ? Qui sait, dans ce monde de folie...


Ce qui est défavorable
As de Deniers

Le plan de sauvetage adopté par l’Union européenne et le FMI s’élève à 750 milliards d’euros ; 750 milliards mis sur la table par les « grands argentiers ». Et c’est justement ça, qui est défavorable.

D’où vont-ils sortir ces milliards ? Qui peut croire qu’on résout l’endettement en s’endettant encore plus ?
C’est drôle, aujourd’hui on parle en milliards d’euros, quand autrefois on parlait en millions. Tout ça ne veut plus rien dire évidemment, parce qu’on va faire tourner la planche à billets. Nombreux sont ceux qui souhaitaient « monétiser » la dette. Alors, sous la pression politique, la BCE achète maintenant de la dette publique pourrie. Après les Etats-Unis, l’Europe crée elle-aussi une nouvelle hyper-bulle financière.

Tous ces milliards, comme c’est obscène tout de même. Pendant plusieurs décennies, et contrairement aux Etats-Unis, l’Europe a favorisé la rente du capital en luttant contre l’inflation au détriment du travail. Rien n’a jamais été fait, même pas envisagé, pour lutter réellement contre le chômage et faire de la croissance. Car le chômage est « instrumentalisé », selon les préceptes de la thèse néolibérale, et puis on peut faire de l’argent sans rien produire ni créer, alors pourquoi se creuser les méninges. Finalement, il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre les raisons du succès de cette idéologie, et plus généralement du système capitaliste qui récompense ceux qui accumulent sans fin le profit. C’est parce que tout le monde a sa chance, comme au jeu de la Fortuna. C’est vrai, il faut le dire : tout le monde peut être milliardaire. Chacun peut nourrir ce rêve sa vie durant. Car n’importe quel archi-crétin et n’importe quel fainéant peut être milliardaire. C’est très vérifiable.

En connaissance de cause, donc, on s’apprête maintenant à serrer la ceinture des populations. Les politiques, en bons perroquets de la thèse néolibérale, sont contents de marteler qu’il faut réduire les dépenses publiques. Ce fut une parenthèse de l’histoire. En fait, c’est un choix, très politique. Que choisit-on de privilégier ? Le bien-être commun ? Cela n’intéresse au fond qu’une infime minorité de personnes, celles qui ne dépendent pas de signes extérieurs pour être heureuses et se réaliser. Non, plutôt les valeurs de la « droite bling-bling », celle d’après mai 68, qui sont les mêmes que celles de la « gauche caviar ». La preuve ? Les Français qui se plaisent à rêver de Strauss Kahn en 2012 ! Pour ceux que cela intéresse : nous ne sortirons malheureusement pas de cette idéologie du pouvoir avant 2020. Et si les mentalités n’évoluent pas d’ici-là, cela pourrait être pire après. La Chine est le modèle d’avenir.


Le conseil
Valet de Deniers


Dire que l’on va mettre des milliards sur la table, cela ne suffira pas. Il faudra tenir ses engagements, assurer les marchés financiers de sa crédibilité, sinon ce ne serait que du bluff. Mais que veut-dire tenir ses engagements ? Fabriquer de la monnaie, avec de l’encre et du papier ? Presser le citron, autrement dit les populations ? Je lis justement dans le journal Le Monde, sous la plume d’une très fine analyste : le plan d’aide à la Grèce ne devrait coûter qu’environ 96 euros par Français. Quelle bonne nouvelle !

Le Valet de Deniers introduit l’espoir d’une croissance et d’une prospérité nouvelles, à condition de partir d’en-bas. D’apprendre, ou de réapprendre, humblement comment faire. Eh bien ! Le Tarot ne manque pas d’humour. Il est vrai que la seule période de croissance qu’ait connue l’Europe au XXème siècle fut la période des Trente Glorieuses, et encore grâce au Plan Marshall...

Plus sérieusement, le Valet de Deniers est une lame très spirituelle. Elle rappelle que c’est l’énergie divine, l’Esprit, qui anime la matière et toute la Création. Aussi, il faut savoir l’apprécier, comme le personnage de la lame qui tient le Denier dans ses mains avec précaution et émerveillement. A l’intérieur du cercle de l’esprit se tient l’étoile à cinq branches orientée vers le haut, le fameux pentagramme. Malheureusement, combien ont oublié que la couleur jaune, la couleur du Denier, celle de l’or et aussi du Soleil, est celle de l’intelligence et surtout celle de la conscience. Faut-il être un alchimiste au XXIème siècle pour s’en souvenir encore ? Ou bien être un lecteur du fameux ouvrage de René Guénon, « Le règne de la quantité et les signes des temps », publié en 1945 et prophétisant les maux à venir.

L’argent pour l’argent ne conduit qu’au vice, à l’avidité et à l’égoïsme. L’argent est spiritualisé par le service, par l’usage que l’on en fait. Regardez la tunique du personnage. Elle est verte, de la couleur du chakra du cœur, la couleur de l’amour et de la guérison. La couleur du cœur intelligent.

NB : lorsque l’on regarde ou « visionne » l’enchaînement des trois lames comme une séquence, une bande dessinée, on ne peut qu’être convaincu du message spirituel contenu dans ce simple tirage.

Isabelle Cantin - HRIDAYA / Tous droits réservés / mai 2010