La jouissance anticipée de facultés dont on ne peut encore que rêver...
La sortie en salles d’Avatar, le nouveau film écrit et réalisé par James Cameron, a été programmée le jour de la Nouvelle Lune à 24°40 Sagittaire en conjonction du mystérieux Centre Galactique. Il s’agit d’un évènement très important, au-delà d’une simple révolution cinématographique.
Notre Soleil est perdu entre deux bras de la Voie lactée (la galaxie) et tourne approximativement en 240 millions d’années autour du Centre Galactique situé dans la constellation du Sagittaire. Ce point de l’espace, actuellement à 26°59 Sagittaire, n’a été découvert qu’en 1974. Il est identifié depuis peu comme un trou noir « supermassif » ayant une activité de création/destruction stellaire, et d’où émanent des ondes radio, des rayons gamma, X, et infrarouges qui traversent le champ électromagnétique de la Terre jusqu’à nous.
Symboliquement, ce cœur de la Galaxie est le « Soleil » de notre Soleil. Il est la source de Vie, notre origine céleste. D’après les premières interprétations astrologiques, il agirait comme une sorte de tour de contrôle galactique orchestrant les grandes orientations de la Terre et de l’espèce humaine. Tout transit majeur, toute lunaison sur ce point est de la première importance et est corrélé par des événements collectifs considérables.
Cette Nouvelle Lune du 16 décembre 2009, 12h03 GMT, a pour symbole sabian (25° Sagittaire) : « Un petit garçon joufflu sur un cheval de bois ». Dominante : la jouissance anticipée de facultés dont on ne peut encore que rêver.
Comme le petit garçon anticipe, peut être, le mouvement de l’acte sexuel sans s’en rendre forcément compte, ce symbole évoque une forme de simulation et de maturation grâce à l’imagination intervenant à l’échelon corporel et organique.
Ce long métrage spectaculaire, qui se veut à la fois épopée, love story, pamphlet écologiste et pacifiste, est l’aboutissement d’un script intitulé Avatar écrit par James Cameron lui-même dès 1995. Mais à cette époque, la technologie cinématographique était insuffisante pour réaliser le film, alors le projet n’a véritablement démarré qu’en 2005, avec un tournage en 3D relief (le spectateur en salle regarde le film en étant appareillé de lunettes spéciales) et une capture motion hyperréaliste ; soit au total quatorze années de patientes recherches, puis de travail, sans parler du budget colossal.
Vingt ans après les mystérieux fonds-marins d’Abyss (1989), James Cameron nous emmène, cette fois, dans un univers extra-terrestre fantastique.
En 2154, Jake Sully, un ancien marine paraplégique, est recruté pour se rendre à 4,3 années-lumière de la Terre, sur Pandora en orbite dans la constellation d’Alpha Centaure A, où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Pandora est une exoplanète couverte de jungle luxuriante et peuplée par les Na’vi, une espèce humanoïde à la peau bleue vivant en harmonie avec la nature, mais considérée comme primitive par les Terriens.
Parce que l’atmosphère de Pandora est mortelle pour les hommes, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des « pilotes » humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance. Ces avatars sont des hybrides créés génétiquement en croisant l’ADN humain avec celui des Na’vi.
Sous sa forme d’avatar, Jake peut de nouveau marcher et on lui confie une mission d’infiltration auprès des Na’vi, devenus un obstacle à l’exploitation du précieux minerai. Mais tout va changer lorsque Neytiri, une princesse Na’vi, sauve la vie de Jake. Ce dernier est recueilli par son clan, puis il va apprendre progressivement à devenir l’un des leurs et tomber amoureux de Neytiri. Il se retrouve alors en porte-à-faux avec les forces militaires terriennes et les Na’vi qui l’obligent à faire un choix en les menant dans une bataille épique qui devra sceller le destin du monde de Pandora.
Je vous invite à visiter le site officiel du film http://www.avatar-lefilm.com/ ; à visionner la bande-annonce et plus particulièrement la vidéo montrant le travail des acteurs, surtout l’actrice principale. Cela afin de comprendre ce qu’a cherché à exprimer James Cameron au sujet du rapport au corps, et plus largement afin d’accéder à des niveaux d’interprétation du film plus subtils. Comme le suggère Jacques Morice dans sa critique pour le magazine Télérama, « rien n'empêche, par exemple, de penser que cette aventure n'est que pure hallucination (excès d'ecstasy ?) dans la tête de Jake. Il s'agit autant d'une guerre entre deux peuples qu'entre deux niveaux de réalité. L'un platement pragmatique, l'autre plus poétique, plus aérien, plus spirituel enfin. « Avatar », on le rappelle, est un mot sanskrit emprunté à la religion hindoue. »
« Je te vois ».
« A travers le reflet de l’univers capté par l’œil terrestre, l’œil céleste découvre le ciel dans le monde » (K.G. Dürkheim)
L’homme, voyageur et chercheur, à la fois fini et infini
Le Sagittaire est le signe ésotérique de la Terre présentant l’incarnation sur notre belle planète bleue comme un voyage, et le Terrien lui-même comme un voyageur, un aventurier, un explorateur.
Le Sagittaire est l’archétype du chercheur qui tente de répondre aux grandes questions de l’existence : Qui suis-je ? Pourquoi suis-je né ? Quelle est le sens de ma vie ?
Ne vous êtes-vous jamais déjà interrogé ainsi ?
Donner une signification au monde est fondamental pour l’être humain car il en va de la survie de notre espèce, si fragile. Combien d’années pour devenir autonome, combien d’années pour apprendre à marcher, à manger, à parler, à écrire et à lire ; combien d’années pour se reproduire !
A travers les millénaires, l’homme a survécu grâce à ses remarquables facultés d’adaptation, et aussi par cette capacité unique qu’il a de donner du sens à ses expériences et de savoir les communiquer aux autres.
Seul l’homme met du Sens dans le monde, du Sens dans l’Univers silencieux. En soi, c’est assez émouvant, et surtout très fascinant.
Afin de se doter d’un sens d’ordre universel, l’homme a élaboré des cosmologies, des mythes et des symboles destinés à interpréter les faits d’expérience. Et par ce sens qu’il donne au monde extérieur, c’est lui-même qu’il découvre et actualise. Ce que l’homme projette sur le monde extérieur, à l’image de l’arc et de la flèche du Sagittaire, c’est ce qu’il est intérieurement capable d’être. Et cela est infini. Car qu’est-ce que l’homme ? « Un possible éventail de puissances, la potence, oui, l’omnipotence, puisqu’il peut devenir tout. Qu’est-ce que l’homme ? Cet éventail lui-même, cette omnipotence. » (Michel Serres)
Nous sommes de passage dans ce monde pour y faire des expériences et co-créer en tant qu’esprit (lumière) dans la matière, et ces expériences et créations nourriront et élargiront notre conscience personnelle et aussi la conscience globale universelle. Car nous sommes immergés dans un grand champ d’énergie où tout est interrelié ; tout est un. Depuis déjà un siècle et les découvertes d’Einstein, nous savons que tout est énergie. Et ce nouveau paradigme qui commence à émerger partout sur la planète, telle une seconde réalité, marque l’avènement du Nouvel Age, celui du Verseau. Par notre corps que nous croyons opaque et circonscrit par la peau, et surtout par nos cinq sens physiques, « exotériques », nous avons l’illusion d’être séparés des uns des autres et de tout ce qui existe et nous entoure, mais par l’énergie-conscience en nous, nous sommes en vérité interconnectés. Tout inter-est, pour reprendre l’expression du maître zen vietnamien Thich Nhat Hanh.
Bien sûr, pour « l’homme naturel », enfant du monde spatio-temporel, accéder à cette nouvelle dimension qui se situe au-delà des cinq sens sollicite sa capacité d’abstraction et de symbolisation plus encore qu’elle ne l’a jamais été jusqu’ici. Or, que constatons-nous depuis quelques années, si ce n’est la déréalisation rapide du monde.
La lueur d’une autre « réalité », surnaturelle, pénètre maintenant la conscience de l’homme contemporain.
L’homme naturel, que nous sommes encore pour beaucoup, doit désormais opérer une triple métamorphose au niveau du corps, de l’âme et de l’esprit, afin de permettre à l’Etre de se manifester en lui, puis à travers lui. C’est ce que l’on appelle la « seconde naissance ». Car la vocation de l’homme est d’être le messager du divin dans le monde.
L’homme se découvre progressivement et réintègre la part céleste, surnaturelle, en lui
Il s’agit tout d’abord de modifier le rapport au corps ; non le corps que l’on a, mais le corps que l’on est, car l’homme occidental conditionné par la culture judéo-chrétienne est très embarrassé par le corps. Il le subit ; ce qui est finalement très paradoxal pour des Chrétiens qui, depuis le Nouveau Testament, savent pourtant que le corps aussi ressuscite à travers le corps glorieux ! Le corps est animé par un centre et mû par une force vivante (feu divin), et l’ensemble, la forme et la vie qui l’anime, est une « forme fluide, une fluidité formée ». Ainsi, grâce à l’entente harmonieuse de la forme et de la vie, l’homme peut développer la Présence par laquelle la forme est transparente à l’Etre dans l’ici et maintenant, et grâce à la verticalité de son corps, posture unique parmi toutes les espèces vivantes, l’être humain fait le pont entre la terre et le ciel.
L’homme doit aussi travailler sur l’âme, c’est-à-dire l’attitude du cœur, ce que l’on ressent, puisque sa part sensible a été complètement méprisée et refoulée en Occident. Dès lors, il n’est plus possible pour lui de s’orienter. S’orienter, un verbe qui signifie entrer en contact avec son intériorité, sa part d’« Orient », qui telle une boussole nous indique toujours le Nord magnétique, la bonne direction, la Voie.
Enfin, au niveau de l’esprit, l’homme occidental doit saisir qu’il est fondamental pour son évolution qu’il développe la conscience intuitive, la conscience intériorisée qui perçoit la vie qualitativement, aux côtés de la conscience objective, rationnelle et axée sur une réalité des faits, indépendante du sujet qui les vit, et à laquelle il s’est arrêté depuis le positivisme, s’enfermant ainsi dans le quantitatif et le matérialisme ; autrement dit, il se condamne à ex-ister, au lieu d’être, il se limite à son moi existentiel au lieu d’accéder à son moi essentiel.
Sur ce vaste sujet, je vous renvoie à l’œuvre de Karlfried Graf Dürckheim qui, bien avant Ken Wilber, a consacré une grande partie de sa vie au dégagement d’une Voie initiatique universelle favorisant le développement de « l’homme intégral » ; le Centaure ou Sagittaire.
Cet homme Nouveau est en construction. Parvenu au fameux stade de conscience du centaure où l’observateur-témoin transcende l’esprit et le corps, il aurait accès aux deuxième et troisième paliers de développement de la conscience humaine, au-delà de toute conceptualisation. Et cet Homme est tellement grand, que l’Ange lui-même ne le voit pas encore. Il s’agit là d’un long processus qui ne finira vraisemblablement jamais. Ce processus est déjà entamé ; pour preuve, les œuvres prophétiques que certains artistes réalisent avec leur œil intérieur...
Isabelle Cantin - Hridaya / décembre 2009 / Tous droits réservés
La sortie en salles d’Avatar, le nouveau film écrit et réalisé par James Cameron, a été programmée le jour de la Nouvelle Lune à 24°40 Sagittaire en conjonction du mystérieux Centre Galactique. Il s’agit d’un évènement très important, au-delà d’une simple révolution cinématographique.
Notre Soleil est perdu entre deux bras de la Voie lactée (la galaxie) et tourne approximativement en 240 millions d’années autour du Centre Galactique situé dans la constellation du Sagittaire. Ce point de l’espace, actuellement à 26°59 Sagittaire, n’a été découvert qu’en 1974. Il est identifié depuis peu comme un trou noir « supermassif » ayant une activité de création/destruction stellaire, et d’où émanent des ondes radio, des rayons gamma, X, et infrarouges qui traversent le champ électromagnétique de la Terre jusqu’à nous.
Symboliquement, ce cœur de la Galaxie est le « Soleil » de notre Soleil. Il est la source de Vie, notre origine céleste. D’après les premières interprétations astrologiques, il agirait comme une sorte de tour de contrôle galactique orchestrant les grandes orientations de la Terre et de l’espèce humaine. Tout transit majeur, toute lunaison sur ce point est de la première importance et est corrélé par des événements collectifs considérables.
Cette Nouvelle Lune du 16 décembre 2009, 12h03 GMT, a pour symbole sabian (25° Sagittaire) : « Un petit garçon joufflu sur un cheval de bois ». Dominante : la jouissance anticipée de facultés dont on ne peut encore que rêver.
Comme le petit garçon anticipe, peut être, le mouvement de l’acte sexuel sans s’en rendre forcément compte, ce symbole évoque une forme de simulation et de maturation grâce à l’imagination intervenant à l’échelon corporel et organique.
Ce long métrage spectaculaire, qui se veut à la fois épopée, love story, pamphlet écologiste et pacifiste, est l’aboutissement d’un script intitulé Avatar écrit par James Cameron lui-même dès 1995. Mais à cette époque, la technologie cinématographique était insuffisante pour réaliser le film, alors le projet n’a véritablement démarré qu’en 2005, avec un tournage en 3D relief (le spectateur en salle regarde le film en étant appareillé de lunettes spéciales) et une capture motion hyperréaliste ; soit au total quatorze années de patientes recherches, puis de travail, sans parler du budget colossal.
Vingt ans après les mystérieux fonds-marins d’Abyss (1989), James Cameron nous emmène, cette fois, dans un univers extra-terrestre fantastique.
En 2154, Jake Sully, un ancien marine paraplégique, est recruté pour se rendre à 4,3 années-lumière de la Terre, sur Pandora en orbite dans la constellation d’Alpha Centaure A, où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Pandora est une exoplanète couverte de jungle luxuriante et peuplée par les Na’vi, une espèce humanoïde à la peau bleue vivant en harmonie avec la nature, mais considérée comme primitive par les Terriens.
Parce que l’atmosphère de Pandora est mortelle pour les hommes, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des « pilotes » humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance. Ces avatars sont des hybrides créés génétiquement en croisant l’ADN humain avec celui des Na’vi.
Sous sa forme d’avatar, Jake peut de nouveau marcher et on lui confie une mission d’infiltration auprès des Na’vi, devenus un obstacle à l’exploitation du précieux minerai. Mais tout va changer lorsque Neytiri, une princesse Na’vi, sauve la vie de Jake. Ce dernier est recueilli par son clan, puis il va apprendre progressivement à devenir l’un des leurs et tomber amoureux de Neytiri. Il se retrouve alors en porte-à-faux avec les forces militaires terriennes et les Na’vi qui l’obligent à faire un choix en les menant dans une bataille épique qui devra sceller le destin du monde de Pandora.
Je vous invite à visiter le site officiel du film http://www.avatar-lefilm.com/ ; à visionner la bande-annonce et plus particulièrement la vidéo montrant le travail des acteurs, surtout l’actrice principale. Cela afin de comprendre ce qu’a cherché à exprimer James Cameron au sujet du rapport au corps, et plus largement afin d’accéder à des niveaux d’interprétation du film plus subtils. Comme le suggère Jacques Morice dans sa critique pour le magazine Télérama, « rien n'empêche, par exemple, de penser que cette aventure n'est que pure hallucination (excès d'ecstasy ?) dans la tête de Jake. Il s'agit autant d'une guerre entre deux peuples qu'entre deux niveaux de réalité. L'un platement pragmatique, l'autre plus poétique, plus aérien, plus spirituel enfin. « Avatar », on le rappelle, est un mot sanskrit emprunté à la religion hindoue. »
« Je te vois ».
« A travers le reflet de l’univers capté par l’œil terrestre, l’œil céleste découvre le ciel dans le monde » (K.G. Dürkheim)
L’homme, voyageur et chercheur, à la fois fini et infini
Le Sagittaire est le signe ésotérique de la Terre présentant l’incarnation sur notre belle planète bleue comme un voyage, et le Terrien lui-même comme un voyageur, un aventurier, un explorateur.
Le Sagittaire est l’archétype du chercheur qui tente de répondre aux grandes questions de l’existence : Qui suis-je ? Pourquoi suis-je né ? Quelle est le sens de ma vie ?
Ne vous êtes-vous jamais déjà interrogé ainsi ?
Donner une signification au monde est fondamental pour l’être humain car il en va de la survie de notre espèce, si fragile. Combien d’années pour devenir autonome, combien d’années pour apprendre à marcher, à manger, à parler, à écrire et à lire ; combien d’années pour se reproduire !
A travers les millénaires, l’homme a survécu grâce à ses remarquables facultés d’adaptation, et aussi par cette capacité unique qu’il a de donner du sens à ses expériences et de savoir les communiquer aux autres.
Seul l’homme met du Sens dans le monde, du Sens dans l’Univers silencieux. En soi, c’est assez émouvant, et surtout très fascinant.
Afin de se doter d’un sens d’ordre universel, l’homme a élaboré des cosmologies, des mythes et des symboles destinés à interpréter les faits d’expérience. Et par ce sens qu’il donne au monde extérieur, c’est lui-même qu’il découvre et actualise. Ce que l’homme projette sur le monde extérieur, à l’image de l’arc et de la flèche du Sagittaire, c’est ce qu’il est intérieurement capable d’être. Et cela est infini. Car qu’est-ce que l’homme ? « Un possible éventail de puissances, la potence, oui, l’omnipotence, puisqu’il peut devenir tout. Qu’est-ce que l’homme ? Cet éventail lui-même, cette omnipotence. » (Michel Serres)
Nous sommes de passage dans ce monde pour y faire des expériences et co-créer en tant qu’esprit (lumière) dans la matière, et ces expériences et créations nourriront et élargiront notre conscience personnelle et aussi la conscience globale universelle. Car nous sommes immergés dans un grand champ d’énergie où tout est interrelié ; tout est un. Depuis déjà un siècle et les découvertes d’Einstein, nous savons que tout est énergie. Et ce nouveau paradigme qui commence à émerger partout sur la planète, telle une seconde réalité, marque l’avènement du Nouvel Age, celui du Verseau. Par notre corps que nous croyons opaque et circonscrit par la peau, et surtout par nos cinq sens physiques, « exotériques », nous avons l’illusion d’être séparés des uns des autres et de tout ce qui existe et nous entoure, mais par l’énergie-conscience en nous, nous sommes en vérité interconnectés. Tout inter-est, pour reprendre l’expression du maître zen vietnamien Thich Nhat Hanh.
Bien sûr, pour « l’homme naturel », enfant du monde spatio-temporel, accéder à cette nouvelle dimension qui se situe au-delà des cinq sens sollicite sa capacité d’abstraction et de symbolisation plus encore qu’elle ne l’a jamais été jusqu’ici. Or, que constatons-nous depuis quelques années, si ce n’est la déréalisation rapide du monde.
La lueur d’une autre « réalité », surnaturelle, pénètre maintenant la conscience de l’homme contemporain.
L’homme naturel, que nous sommes encore pour beaucoup, doit désormais opérer une triple métamorphose au niveau du corps, de l’âme et de l’esprit, afin de permettre à l’Etre de se manifester en lui, puis à travers lui. C’est ce que l’on appelle la « seconde naissance ». Car la vocation de l’homme est d’être le messager du divin dans le monde.
L’homme se découvre progressivement et réintègre la part céleste, surnaturelle, en lui
Il s’agit tout d’abord de modifier le rapport au corps ; non le corps que l’on a, mais le corps que l’on est, car l’homme occidental conditionné par la culture judéo-chrétienne est très embarrassé par le corps. Il le subit ; ce qui est finalement très paradoxal pour des Chrétiens qui, depuis le Nouveau Testament, savent pourtant que le corps aussi ressuscite à travers le corps glorieux ! Le corps est animé par un centre et mû par une force vivante (feu divin), et l’ensemble, la forme et la vie qui l’anime, est une « forme fluide, une fluidité formée ». Ainsi, grâce à l’entente harmonieuse de la forme et de la vie, l’homme peut développer la Présence par laquelle la forme est transparente à l’Etre dans l’ici et maintenant, et grâce à la verticalité de son corps, posture unique parmi toutes les espèces vivantes, l’être humain fait le pont entre la terre et le ciel.
L’homme doit aussi travailler sur l’âme, c’est-à-dire l’attitude du cœur, ce que l’on ressent, puisque sa part sensible a été complètement méprisée et refoulée en Occident. Dès lors, il n’est plus possible pour lui de s’orienter. S’orienter, un verbe qui signifie entrer en contact avec son intériorité, sa part d’« Orient », qui telle une boussole nous indique toujours le Nord magnétique, la bonne direction, la Voie.
Enfin, au niveau de l’esprit, l’homme occidental doit saisir qu’il est fondamental pour son évolution qu’il développe la conscience intuitive, la conscience intériorisée qui perçoit la vie qualitativement, aux côtés de la conscience objective, rationnelle et axée sur une réalité des faits, indépendante du sujet qui les vit, et à laquelle il s’est arrêté depuis le positivisme, s’enfermant ainsi dans le quantitatif et le matérialisme ; autrement dit, il se condamne à ex-ister, au lieu d’être, il se limite à son moi existentiel au lieu d’accéder à son moi essentiel.
Sur ce vaste sujet, je vous renvoie à l’œuvre de Karlfried Graf Dürckheim qui, bien avant Ken Wilber, a consacré une grande partie de sa vie au dégagement d’une Voie initiatique universelle favorisant le développement de « l’homme intégral » ; le Centaure ou Sagittaire.
Cet homme Nouveau est en construction. Parvenu au fameux stade de conscience du centaure où l’observateur-témoin transcende l’esprit et le corps, il aurait accès aux deuxième et troisième paliers de développement de la conscience humaine, au-delà de toute conceptualisation. Et cet Homme est tellement grand, que l’Ange lui-même ne le voit pas encore. Il s’agit là d’un long processus qui ne finira vraisemblablement jamais. Ce processus est déjà entamé ; pour preuve, les œuvres prophétiques que certains artistes réalisent avec leur œil intérieur...
Isabelle Cantin - Hridaya / décembre 2009 / Tous droits réservés
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