31 janvier 2010

Le carré Saturne-Pluton 2009-2010 (1)

Regard lucide sur un temps de crise très profond


En ce moment, je suis en train d’écrire sur le carré Saturne-Pluton (15 novembre 2009, 31 janvier et 21 août 2010) pour la revue L’astrologue. Plus précisément, j’aborde le cycle Saturne-Pluton et l’aspect de carré décroissant sous l’angle économique ; et politique aussi, puisque depuis plusieurs décennies maintenant les deux sont intimement liés et même confondus. Ou devrais-je plutôt dire que l’économique a évincé le politique...
Ce que j’ai découvert au fil de mes recherches est assez stupéfiant. Autant dire que ce n’est pas tout à fait ce que vous avez l’habitude d’entendre ou de lire dans les medias. Et d’ailleurs, là aussi, les medias, le politique et l’économie, c’est pareil, c’est la même famille aujourd’hui.

Cet article s’inscrira, bien sûr, à la suite de mon précédent travail sur « La fin du monde états-unien 2008-2025 », et j’en ferai une plus ample présentation au moment de sa publication au printemps 2010.
D’ici-là, je souhaiterai évoquer les grandes lignes de ce cycle Saturne-Pluton, et donner certaines précisions concernant le « climat de crise » auquel nous devrions être collectivement confrontés au moins jusqu’à cet automne.

Nous sommes en présence des planètes aux énergies les plus dures car cette combinaison planétaire nous fait toucher au plus près notre condition de mortels ; à titre individuel, et aussi en tant qu’espèce humaine. Comme l’a souligné Erin Sullivan dans son ouvrage sur Saturne, ces deux planètes sont des frontières délimitant un point terminal, Saturne étant la frontière de notre monde visible et Pluton la frontière de notre système solaire ; et c’est très douloureux. D’où : lucidité, extrémisme, paranoïa, contrôle, autorité. C’est du Sec !

Pluton est le principe de transformation, de transmutation, d’élimination et de purification. Et avec Saturne, la transformation s’opère par contraction, crise, réaction conservatrice.

En astrologie mondiale, le cycle Saturne-Pluton (32-37 ans en moyenne) est associé aux crises économiques, aux conflits internationaux, aux génocides et au terrorisme. Il traduit la montée en puissance de forces autoritaires, répressives et souvent violentes, la confrontation à des expériences traumatiques sur une vaste échelle (les deux guerres mondiales, les attentats du 11 septembre, des cataclysmes divers et variés). Sur le plan géopolitique, ce cycle est en relation avec la Chine, l’Inde et le Pakistan, l’Afghanistan, Israël et les crises du Moyen-Orient.

Autant dire que nous traversons un temps de crise éprouvant.
Pourtant, je tiens tout de suite à relativiser. Il ne faut pas perdre de vue la face positive de l’aspect.

N’oublions pas tout d’abord que ce carré Saturne-Pluton s’inscrit dans une configuration plus large : le carré en T Saturne-Uranus-Pluton dont l’opposition Saturne-Uranus est l’aspect principal (et non Saturne-Pluton comme en 1929-1933). Juste après le dernier carré Saturne-Pluton de la fin août 2010 (il y en a trois au total, contre 5 oppositions Saturne-Uranus), nous aurons à la mi-septembre une conjonction Jupiter-Uranus qui va disperser dans le collectif des énergies prométhéennes, d’éveil et de créativité.

J’ajouterai encore que tous les cycles collectifs majeurs sont en phase ascendante, contrairement à la période de la grande Dépression des années 30. Nous traversons une zone de plusieurs crises s’étalant de 2007 à 2025 environ, et cette période actuelle ressemble à la fin du XVème siècle, la Renaissance qui a vu naître le système monde états-unien. Les paradigmes sont en train de changer dans de nombreux domaines. Et si tout va bien (car rien n’est jamais acquis, c’est un combat de chaque instant), un grand renouveau devrait voir le jour au niveau de la pensée collective ; dans la lignée de ce qui a germé dans les années 60 avec la conjonction Uranus-Pluton, et qui s’est traduit par un changement des mentalités de plus en plus intolérantes à l’exploitation des richesses par une classe (blanche) nantie et minoritaire.

Très concrètement, ce carré décroissant Saturne-Pluton opère un travail de déconstruction jusqu’au moment de la prochaine conjonction Saturne-Pluton de 2020 dans le signe du Capricorne. Nous nous situons dans ce que Rudhyar a appelé la phase de crise de conscience/réorientation du cycle qui a débuté en 1982 à 28° Balance. Il s’agit d’une phase de réévaluation de l’idéologie poursuivie, autrement dit des valeurs, puis de réorganisation en fonction du tri de ces valeurs.
Seul est détruit, seul s’effondre, ce qui est cristallisé, corrompu, et qui ne sert plus notre évolution. L’énergie ainsi libérée sera réinvestie dans des structures/autorités nouvelles encore à inventer ou à mettre en place.

En lui-même, et bien que difficile, cet aspect doit être accueilli et embrassé, c’est-à-dire intégré.
Il faut savoir lâcher-prise. Un Saturne négatif, refusant par peur la transformation et l’évolution, essayera quant à lui de s’y opposer, de résister, comme il le fait en présence de toute énergie transpersonnelle ou galactique.
A ce propos, Erin Sullivan, qui a beaucoup travaillé la mythologie, nous livre une clé d’accès fondamentale à la combinaison Saturne-Pluton.

Dans la « Théogonie », Cronos/Saturne, détrôné et exilé après la révolte des Titans, séjourna dans le Tartare situé dans le monde des ténèbres, l’Hadès où les âmes des méchants étaient suppliciées en rapport avec le crime commis et condamnées à l’éternité. Dans « Les Travaux et les jours », au contraire, Saturne est placé aux Champs Elyséens, sur les îles des Bienheureux, où il règne en maître bienveillant sur les âmes des héros.
Comment comprendre une telle différence dans le récit ?

Au cours de notre voyage sur Terre, nous devrons affronter toutes sortes d’épreuves. Les portes du monde de l’Hadès s’ouvriront à maintes reprises, laissant s’engouffrer dans notre conscience des forces obscures et démoniaques que nous réprimons et refoulons. Le couple Saturne-Pluton évoque de telles rencontres. Et cela s’entend aussi bien au niveau individuel que collectif.
Si, tel le héros, nous faisons face et acceptons la rencontre avec l’ombre, alors nous visitons l’Elysée plutôt que le Tartare. Nous n’éprouvons plus le besoin de projeter l’ombre, ces aspects de notre nature que nous jugeons primitifs, négatifs, et que nous ne voulons pas reconnaître comme faisant partie de nous. Reconquérant ainsi notre pouvoir personnel, nous connaîtrons dès lors la sérénité que procure la transformation d’un pouvoir brut en une énergie raffinée.
Mais si nous ne trouvons pas ce courage en nous, alors nous visitons le Tartare et notre supplice ressemblera aux crimes que nous avons commis. Au lieu de traverser la nuit obscure de l’âme, nous y demeurons, tétanisés par la peur que nous inspirent les recoins les plus profonds de notre psyché.

L’histoire abonde de ces « rendez-vous », tels les années 30 dont les énergies ressemblent aux vibrations actuelles : le fascisme, Hitler, et la persécution des Juifs en tant que boucs-émissaires. Plus récemment, la guerre contre la Terreur, Occident/Islam, chacun voyant en l’autre le Mal absolu, et dont nous vivons, justement, une nouvelle phase.
Extrême vigilance, donc.

Dans une seconde partie, je regarderai de plus près comment opère la dialectique Saturne-Pluton au travers des grandes thématiques propres à ce cycle rapportées à l’actualité. Je repèrerai également quelques périodes sensibles de l’année 2010.

Photo "Outils nécessaires : de bonnes lunettes et de bons éphémérides"
Isabelle Cantin 2010

Isabelle Cantin - HRIDAYA / janvier 2010 / Tous droits réservés

23 janvier 2010

La rétrogradation de Mars en Lion 2009-2010 (1)

La signification et les principales étapes du cycle de rétrogradation de Mars

Mars est rétrograde tout l’hiver, du 20 décembre 2009 jusqu’au 10 mars 2010. Cette remarque a son importance car, à l’image de l’hibernation et du repli de la nature pendant la saison hivernale, le phénomène traduit un retournement passager de l’énergie vers l’intériorité au détriment de la vie extérieure.

Dans notre monde qui privilégie tant le Spectacle et la course folle en avant, nous sommes en grande majorité dépendants des interactions sociales et souffrons d’hyperactivité et de stress permanent, si bien que cette inversion énergétique tend à générer beaucoup de frustration ; surtout dans le(s) secteur(s) de vie où transite Mars rétrograde (1-20° Lion), et aussi dans les maisons ayant leur cuspide en Bélier et en Scorpion.
Dès lors, attendons-nous à un jaillissement d’énergie à la fin de la rétrogradation, comme la nature au printemps analogique au Bélier.

La rétrogradation de Mars, qui semble s’arrêter puis reculer sur son orbite, – ce qui n’est, précisons-le, qu’une pure illusion géocentrique –, a lieu tous les deux ans et deux mois, et à cette occasion la planète rouge demeure plus de la moitié de l’année (sept mois) dans une petite portion du zodiaque.
En l’occurrence, le cycle entier s’étend du 16 octobre 2009 au 18 mai 2010, période durant laquelle Mars transite (seulement) les vingt premiers degrés du Lion.
Je vous invite à regarder dans votre thème quel(s) secteur(s) de vie sont concernés et si des planètes natales sont impliquées dans le processus (par conjonction et par opposition, puis par carré).

La rétrogradation, effective depuis le 20 décembre, opère donc un changement d’orientation de l’énergie, qui de l’extérieur se tourne vers l’intérieur, et autant dire qu’avec la planète associée à l’action et à l’affirmation personnelle, le déphasage est brutal et total !
Sans crier gare, nos affaires et nos projets soudain ralentissent, subissent des blocages inattendus ou tombent carrément à l’eau ; nous n’avons plus d’entrain, et pour certains et certaines cela se traduit par une baisse sensible de la libido ; de mauvaise humeur et irritables, nous sommes prompts aux antagonismes de toutes sortes.

C’est alors que le guerrier doit savoir déposer les armes (son bouclier et sa lance), faire preuve de patience et en profiter pour renouveler ses forces. Ce qui ne veut pas dire ne rien faire. Il est au contraire question d’apprécier cette période que nous pouvons mettre à profit pour agir dans le sens plein du terme, au lieu de réagir.
Car la seule façon d’avoir du pouvoir dans l’existence, dans ce monde qui va de plus en plus vite, n’est pas de participer au chaos, ce n’est pas d’être emporté par le courant, mais justement de s’en extraire, ou tout du moins de ralentir. La seule façon d’exercer une véritable influence et de l’étendre est d’aller au cœur, en profondeur.

Mars rétrograde constitue donc une occasion précieuse. Il nous permet de revenir sur nos pas et de reconsidérer nos actions et nos projets enclenchés depuis la mi-octobre : réfléchir à la façon dont nous agissons et modifier ce qui ne va pas, procéder à des ajustements et corriger nos erreurs. C’est voir les choses sous un angle différent. Hors du feu de l’action, nous mettons les choses en perspective.

Certes, il faut surmonter la frustration engendrée par le manque soudain d’énergie « extérieure », par les blocages et les conflits qui surgissent, et en tirer des leçons. D’une façon globale, la rétrogradation de Mars nous met en contact, de l’intérieur, avec notre énergie et avec la façon dont nous l’employons : à construire ou à détruire ; à la réalisation de nos objectifs ou à ceux des autres.
Le ressentiment, la colère et la dépression sont les signes les plus sûrs que nous avons remis notre pouvoir entre les mains d’autrui ou dans la main du destin, ‒ circonstances extérieures ‒, et que nous en souffrons. Le moment est donc venu de lâcher-prise, d’arrêter d’en vouloir aux autres ou à la terre entière, et d’examiner comment nous pourrions faire un meilleur usage de notre énergie, de comprendre aussi pourquoi nous nous sommes dépossédés de notre propre pouvoir.

Une mise en lumière peut intervenir autour du 29 janvier 2010, au moment de l’opposition Soleil-Mars à 10° Lion qui est un moment de conscience objective où tout devient apparent. Il convient de relever où tombe cette opposition dans votre thème : la maison de Mars est le champ d’expérience où survient la crise dont l’origine remonte, quant à elle, à la conjonction Soleil-Mars qui marque le début de l’activité, la libération originelle du pouvoir de manière instinctive et inconsciente. S’agissant du cycle qui nous occupe, cette conjonction a eu lieu le 5 décembre 2008 à 14°09 Sagittaire. Vous devez donc regarder quel secteur de vie est initialement impliqué afin d’avoir une vue d’ensemble de la situation.

L’opposition Soleil-Mars, qui est le point de culmination du cycle synodique Soleil-Mars, est très importante car elle constitue également le mi-point du cycle de rétrogradation. Il s’agit d’une sorte de tournant décisif à partir duquel nous pouvons réorienter ou ajuster la libération de l’énergie, et ce faisant résoudre les conflits et les problèmes apparus au cours de la première période de la rétrogradation ou en suspens depuis plus longtemps encore. Ce changement d’attitude deviendra manifeste lors de la seconde période, et plus précisément à partir de la station directe le 10 mars 2010.

Néanmoins, pour ceux qui se refusent à tout examen critique de leurs actions et de leur affirmation personnelle, cette rétrogradation, que l’on appelle encore « boucle de Mars », se transforme en nœud coulant, selon l’expression de l’astrologue humaniste Alexander Ruperti. Résultat ? Toujours plus de problèmes et d’agressivité en perspective.

Dans un prochain article, j’explorerai en profondeur la symbolique de Mars et sa relation au signe du Lion et au Soleil. Comme vous le comprendrez très bientôt, je suis loin d’avoir épuisé le sujet de cette rétrogradation de Mars en Lion 2009-2010.

Isabelle Cantin - HRIDAYA / janvier 2010 / Tous droits réservés

07 janvier 2010

Solstice d'hiver/prévisions astrologiques 2010

Etude de l’ingrès Capricorne du 21 décembre 2009 à 17h48 GMT


Le thème dressé au moment de l’entrée du Soleil dans le signe du Capricorne est généralement considéré comme étant la représentation de l’année à venir ; à tout le moins, il donne le climat astral de l’hiver.

Comme en 2009, nous avons une conjonction Soleil-Pluton qui traduit les grandes métamorphoses du monde actuel : destruction, purification, transformation. Mais ce n’est pas tout, car désormais il faut aussi prendre en compte Saturne. Ce sont, en effet, les énergies du carré Saturne-Pluton qui s’actualisent cet hiver, et qui devraient laisser leur empreinte sur toute l’année 2010.

Saturne, qui est bien sûr maître de ce thème d’ingrès, l’est aussi de Pluton, de Mercure, du nœud Nord, de la triple conjonction en Verseau et de la Lune ! Et hormis le carré à Soleil-Pluton, il ne forme aucun autre aspect majeur. Retenons cependant le semi-carré à Mars rétrograde.
En bref, que du sérieux, et les personnes les plus sensibles à ces énergies sont celles qui ont des angles ou des planètes au tout début des signes cardinaux (1-5°) et au milieu des signes fixes (15-20°).

Avec Saturne, l’accent est mis sur les structures, les responsabilités, les engagements. Saturne teste et met au défi.
En Balance, le signe de son exaltation, Saturne cherche la mesure, l’équilibre et l’harmonie, mais dans son aspect négatif il représente le jugement. Autant dire que le transit de Saturne en Balance sera très important pour ceux qui travaillent sur eux-mêmes, à l’unisson des vibrations du nouveau millénaire.
La Balance est le signe des relations et des alliances, et sa planète Vénus est conjointe au Soleil et au Centre Galactique, faisant de sa symbolique (valeurs-sentiments, art, paix, argent) une autre thématique de l’année 2010. Notons que Saturne et Vénus sont en réception mutuelle du 25 décembre 2009 au 18 janvier 2010 (Vénus en Capricorne) et même jusqu'au 11 février (Vénus en Verseau), ce qui naturellement renforce leurs vibrations.

Vénus forme un carré à Uranus évoquant des bouleversements, des ruptures ou un éveil. Elle est aussi l’échappatoire de l’opposition de Mars rétrograde en Lion au Stellium en Verseau. Elle permet ainsi de concilier d’un côté l’affirmation personnelle fondée sur un sens personnel retrouvé d’authenticité, d’autorité et de créativité (Lion) et de l’autre l’inspiration humanitaire et progressiste transcendant la dimension individuelle (Verseau), et ce grâce à des valeurs (sentiments) généreuses et idéalistes fondées sur des croyances ou une philosophie (Sagittaire).

Sur un plan supérieur, vous comprendrez que toutes ces énergies (Saturne en Balance et les aspects de Vénus) concourent à développer une forme d’amour plus universel, dans le sens de l’inconditionnalité, transformant ainsi la relation à nous-mêmes et aux autres.

Entrons maintenant dans le cœur du sujet et penchons-nous sur le sens des aspects de Saturne : le carré Saturne-Pluton et le semi-carré Mars-Saturne.

A la manière d’un rituel chamanique, nous nous débarrassons de notre ancien manteau de peau pour en revêtir un nouveau qui « habillera » mieux notre niveau de conscience en pleine mutation.
Et avec de telles énergies, le meilleur conseil que l’on puisse donner est d’abdiquer ; en d’autres termes de lâcher-prise, car Saturne-Pluton est une alliance de Sec qui au mieux confère une grande lucidité, mais au pire se caractérise par beaucoup de raideur !
Afin de favoriser notre évolution, des structures périmées vont être détruites. Et il ne sert à rien de s’accrocher à ce qui est ancien par esprit de conservatisme, ce qui équivaudrait à de la peur, et au bout du compte à une négation de la vie.

En vérité, il n’est pas question de balayer tout ce à quoi nous sommes parvenus jusqu’à aujourd’hui, mais plutôt d’aller au-delà. Et pour ce faire de l’énergie contenue dans des choses anciennes doit être libérée afin d’être investie ailleurs, dans ce qui servira notre évolution.
N’oublions pas que nous sommes toujours sous les vibrations de l’opposition Saturne-Uranus qui ont notamment pour vocation de nous « réveiller ». C’est ainsi que des impulsions nouvelles, « révolutionnaires », s’opposent aux structures qui sont cristallisées, le tout, répétons-le, n’étant pas de détruire « sans phrase », mais d’exercer notre créativité et d’évoluer. Remarquons le rôle de Pluton dans le carré en T Saturne-Uranus-Pluton en orbe large de 2008 à 2012 : il est la planète apex, et en tant que troisième terme ou troisième force, il intensifie et attise la polarisation saturno-uranienne, mais c’est également lui qui la résout.

Quant au semi-carré Mars-Saturne, il évoque dans un premier temps de la frustration car les deux planètes sont antinomiques, une frustration qui est accusée tout l’hiver par la rétrogradation de Mars du 20 décembre 2009 jusqu’au 10 mars 2010. Cette remarque concernant la saison hivernale a son importance car le phénomène traduit un retournement passager vers l’intériorité au détriment de la vie extérieure dans le(s) secteur(s) de vie où transite Mars (1-20° Lion). Aussi, à la fin de la rétrogradation, attendons-nous à un jaillissement d’énergie, à l’image du printemps symbolisé par le Bélier et sa planète rectrice...

Mais d’ici là, il faudra s’interroger et chercher d’où vient la frustration pouvant s’exprimer par de la colère et de l’irritation extériorisées ou retournées contre soi sous forme de déprime, de maladie et au pire d’accident. Peut-être sera-t-il nécessaire de resserrer nos activités à l’essentiel, à ce qui sert nos objectifs à plus long terme, et laisser tomber ce qui nous oblige inutilement.
Mars-Saturne offre la possibilité de nous concentrer et de diriger nos forces. Cet aspect, en pointant l’inutile et la dispersion, complète judicieusement le carré Saturne-Pluton, Mars étant l’octave inférieure de Pluton. Alors que ce dernier est une vibration souvent insidieuse, opérant plutôt au niveau inconscient, Mars, lui, se sent d’emblée car il s’exprime ouvertement.
Signalons encore que la rétrogradation de Mars incite à nous interroger très spécifiquement sur notre affirmation personnelle et nos motivations à agir. Avec le Lion, le questionnement porte soit sur le regard et l’approbation d’autrui (négatif), soit sur notre authenticité et notre créativité personnelle (positif). Une bonne occasion de nous reconnecter à la Source de vie qui est au cœur de notre être et d’éprouver de la joie dans tout ce que nous faisons.

Je reviendrai plus amplement sur cette rétrogradation très importante de Mars en Lion dans un prochain article, mais pour l’heure, je souhaiterais encore pointer la conjonction de Mercure-Nœud Nord au quinconce de Mars.
Cet aspect traduit un ajustement forcé, nécessaire donc, entre la pensée et l’action. De par l’aspect de quinconce, c’est comme si nous agissions dans un monde et pensions dans un autre, avec pour résultante beaucoup de tension nerveuse et d’irritation.
Les signes concernés, le Lion et le Capricorne, convergent cependant tous deux sur la notion d’autorité ou de capacité à exercer un commandement. Voilà peut-être une première clé de conciliation.
Le nœud Nord indique, quant à lui, la voie d’évolution qu’il s’agit d’embrasser consciemment. La conjonction de Mercure, sextile à Uranus, évoque l’ouverture d’esprit à de nouvelles possibilités et opportunités créatives. Le symbole sabian du nœud Nord, « En acceptant la défaite de bonne grâce, un général montre la noblesse de son caractère » (22° Capricorne), décrit la façon de changer une défaite extérieure apparente en accomplissement spirituel intérieur, autrement dit en victoire spirituelle. Avons-nous là une seconde clé ?

Tout dépendra de notre vécu, mais quoiqu’il arrive il semble qu’il faille être capable de se placer au-delà de l’ego, de voir plus loin, si l’on souhaite profiter au mieux de cette période tendue durant laquelle notre affirmation personnelle (Mars) et notre manière d’exercer notre responsabilité et notre expertise (Saturne) risquent d’être remise en cause, soit par nous-mêmes, soit par l’extérieur (autrui, circonstances).

La saison d’éclipses de décembre 2009-janvier 2010, qui appartient à la série du saros 12 Nord, met encore une fois l’accent sur la question des engagements et des responsabilités dans un contexte apparemment compliqué et stressant. Ces éclipses sont, en effet, la marque d’opportunités soudaines survenant dans des conditions difficiles et conduisant à accepter de plus grandes responsabilités, notamment suite au désistement d’une personne.
Des éclipses du même genre ont eu lieu en 1973 et en 1992, et les plus concernés sont ceux qui ont des planètes ou des angles à 3-5° d’orbe de 10°15 Cancer (éclipse lunaire du 31 décembre 2009) et de 25°01 Capricorne (éclipse solaire du 15 janvier 2010).

Pour finir, remarquons la Lune située à 27°06 Verseau occupant le degré exact de la station rétrograde de Jupiter le 15 juin 2009. Le symbole sabian attaché à ce degré, « Un grand arbre découpé en bûches pour l’hiver » (28° Verseau), évoque une préparation en vue de la saison hivernale, ou plus largement en prévoyance d’une période austère. Si nous nous sommes préparés depuis l’été dernier, alors nous devrions bien surmonter l’hiver (ou l’année 2010) et rencontrer des opportunités de croissance, ainsi que des soutiens providentiels (Jupiter).

Le sextile Soleil-Lune indique une phase de lunaison croissante résumant bien de quoi il est globalement question. Des énergies nouvelles sont en train d’émerger depuis cet été (projets, engagements, relations...) et il s’agit d’une lutte pour se libérer de conditions anciennes. Ne céder ni au sentiment de frustration, ni aux obstacles, car l’impulsion à agir et l’affirmation doivent primer. Avoir foi en soi-même en dépit du climat et des circonstances actuelles.


Isabelle Cantin - HRIDAYA / janvier 2010 / Tous droits réservés