19 octobre 2008

Crise financière : le trickster affole les marchés



Le lundi 29 septembre 2008 était le jour d’une Nouvelle Lune à 6°33 Balance, le signe de l’équilibre et de l’harmonie.
Justement, la planète finance et les marchés en auraient bien besoin. Malheureusement, Vénus, maîtresse de la lunaison, est en Scorpion et en réception mutuelle avec Mars en Balance. Ces deux planètes, qui régissent l’axe financier Taureau/Scorpion, sont en exil et ne donnent pas leur meilleur... Mercure, symbole des marchés, des échanges, et aussi du processus de pensée, est lui aussi en Balance. Dans ce signe, Mercure a la réputation de favoriser la rationalité, l’objectivité et l’équilibre de par sa capacité à saisir la diversité des points de vue. Cependant, depuis le 24 septembre, il rétrograde. Rien de tel pour déstabiliser les marchés qui fonctionnent « à la confiance ». Mercure rétrograde en Balance affecte, littéralement, l’équilibre mental. Et comme si cela ne suffisait pas, le 30 septembre, une occultation par la Lune vient décupler les effets perturbateurs de la planète rapide.

Après une quinzaine noire, la Pleine Lune du 14 octobre à 21°51 Bélier, suivie de la station directe de Mercure le 15 à 7°34 Balance, permet d’y voir un peu plus clair sur ce qui se profile. Avec la première opposition Saturne-Uranus droit devant nous et l’entrée de Pluton en Capricorne, il s’agit d’une grande Dépression, et non d’une récession comme certains l’espèrent encore. Ainsi, après une brève accalmie de deux jours suite à l’annonce des plans de sauvetage bancaire, les places boursières ont replongé, anticipant non plus une crise financière mais une très grave crise économique, face à laquelle rien n’est prévu.

Mieux qu’un pilote dans l’avion, c’est d’un architecte imaginatif et inspiré dont la planète aurait actuellement besoin.

Les bourses européennes craignant une grave contagion de la crise financière américaine ont plongé en ce premier « lundi noir », le 29 septembre 2008. C’est ainsi que le CAC 40 a atteint son plus bas niveau depuis mai 2005 en perdant 5,04%. Plus tard, ce fut la Bourse de New-York (le Dow Jones vécu une chute historique de près de 800 points), juste après le rejet du plan Paulson par la Chambre des représentants, un plan de 700 milliards de dollars pour sauver Wall Street financé par les impôts des contribuables américains. Dans la foulée, Moscou et les places financières asiatiques plongèrent elles-aussi.

Le rejet surprise à treize voix près du plan de sauvetage, mis au point dix jours plus tôt par le secrétaire au Trésor, Henri Paulson, fut un véritable camouflet pour le président G.W. Bush et pour le Congrès qui l’avait adopté dans la matinée. Deux raisons principales : le refus idéologique de l’intervention de l’Etat dans le secteur privé et le mécontentement de la population.

La logique voulait alors qu’un nouveau plan de sauvetage soit adopté, après quelques ajustements, le 3 octobre et appliqué d’ici quelques semaines. Il n’était pas certain, en effet, que Wall Street tienne jusqu’aux élections américaines, et encore moins jusqu’à l’entrée en fonction du nouveau président des Etats-Unis en janvier 2009.

Malgré toutes ces mesures précipitées (car lors d’une rétrogradation de Mercure, il faut réfléchir et surtout ne pas agir !), rien ne rétablira véritablement la confiance d’ici longtemps, j’en ai peur. Car le collectif entre dans la tourmente, et l’affolement des marchés en est le signe précurseur ; comme les animaux qui sentent l’orage arriver...

Il faut dire que les clignotants sont désormais au rouge.
Il n’était pas une journée sans l’annonce d’une faillite jusqu’à ce lundi 13 octobre, où les bourses mondiales ont rebondi et ont semblé se ressaisir après la présentation de nouvelles mesures par le G7 réuni vendredi 10 à Washington et l’annonce d’un plan pour la zone Euro adopté par les Quinze le dimanche 12, un plan de 1700 milliards d’Euros (!) pour recapitaliser ou garantir le financement des banques.
Contrairement à ce que les politiques annonçaient à la population, la crise financière s’est étendue très rapidement à l’Europe : deux banques européennes, Fortis et Bradford&Bingley, ont été sauvé in extremis le 28 septembre, de même que les deux plus grandes banques italiennes, Intesa Sanpaolo et Unicredit, le 1er octobre. Ce furent ensuite des banques britanniques et allemandes.
Quelles seront les prochaines semblent interroger les acteurs des marchés ? Les suspicions de dissimulation de détention d’actifs « toxiques » (pourris) par les établissements financiers européens sont, en effet, très importantes et sûrement fondées.

Mais il y a plus grave.
Cette crise, qui a démarré avec l’éclatement de la bulle immobilière américaine (crise des subprimes) l’été 2007, s’étend à l’économie mondiale « réelle », c’est-à-dire à la croissance, à la production et à l’emploi. Les grands perdants de la crise américaine sont, certes, les financiers et les banquiers de Wall Street (le plan de sauvetage leur est destiné), mais aussi les retraités car les fonds de pension sont investis en actions, obligations ou bons du Trésor. Enfin, les banques ne se prêtent presque plus d’argent entre elles et la pénurie du crédit (credit crunch) menace. Or, l’injection sur les marchés de milliards de dollars et d’euros par les banques centrales américaine (FED) et européenne (BCE) destinés à fluidifier les marchés desséchés n’est pas, non plus, pour rassurer. Elle donne, au contraire, toute la mesure de la crise qui s’apparente, par son caractère catastrophique et ses conséquences, à celle des années 30.

En écrivant ces lignes, j’ai à l’esprit que nous vivons les mêmes cycles planétaires – le trio Saturne-Uranus-Pluton – qu’à l’époque de la Grande Dépression, et à lui seul le carré Uranus-Pluton (exact en 2012-2015) est particulièrement menaçant car rien ne saurait endiguer ou canaliser ces forces collectives.

Dès à présent, en cette année 2008, nous entrons dans une longue période de transformation majeure pour la planète qui devrait s’étendre jusqu’en 2019. J’aurai prochainement l’occasion de m’exprimer sur ce sujet dans un article à paraître dans la revue L’astrologue, mais pour l’heure, Mercure doit requérir toute notre attention.
Car comme à l’automne 1929 qui est tristement resté gravé dans les mémoires, nous vivons une rétrogradation de Mercure dans la même zone zodiacale, à 1° près...


Quand le Trickster s’en mêle...

Les rétrogradations de Mercure sont connues des amateurs d’astrologie pour leurs effets perturbant le mental et la transmission/réception de l’information. Trois fois par an, elles affectent ainsi tous les domaines associés à la planète, et plus particulièrement les échanges et les marchés, la communication, les débats politiques et parlementaires, les transports, le matériel électrique.
La rétrogradation de Mercure dans le signe de la Balance, comme je l’ai souligné dans mon introduction, perturbe la rationalité et la recherche de l’équilibre, aussi bien dans le cadre des échanges et des relations, que dans celui des idées, des conceptions intellectuelles. La Balance étant un signe d’air, c’est l’activité du « cerveau gauche », à savoir la pensée analytique et l’acquisition des connaissances et informations, qui est contrariée. Il n’est, dès lors, pas étonnant que les experts ne comprennent pas grand-chose à la crise et que la panique s’empare des marchés, et plus largement des esprits.

Mercure rétrograde favorise, au contraire, le regard intérieur, lequel permettra la révision de nos représentations mentales sur des bases personnelles et non dictées par ce(ux) qui nous entoure(nt). Mercure rétrograde favorise également la relation à l’inconscient. C’est d’ailleurs là qu’il prend surtout valeur de trickster ou de fripon. Le « fripon intérieur » contrecarre le moi conscient trop pesant et cristallisant afin de favoriser la transformation et la créativité, c’est-à-dire l’émergence de la nouveauté.
Lorsque l’ordinateur tombe en panne, lorsque la ligne de téléphone ou Internet est coupée, lorsqu’un engagement est rompu ou que des documents sont perdus, il s’agit peut-être d’un message, un signal que nous envoie notre inconscient pour capter notre attention, ralentir notre rythme et nous obliger à réfléchir, à reconsidérer les choses ; à moins qu’il ne s’agisse d’une tactique destinée à créer un détachement, à casser la tentation de se prendre au sérieux.
Confronté à l’événement, on peut pleurer et se lamenter. On peut aussi choisir d’en sourire ou d’en rire.

Vivre l’instant présent, ce pourrait être prendre tout ce qui vient avec amour et humour, et accepter de ne pas toujours comprendre.

Sur le plan collectif (et personnel aussi), ce Mercure-Trickster ressemble au bouffon ou fou du roi qui avait pour fonction de renverser la hiérarchie sociale, de rabaisser ce qui est supérieur et d’éprouver les fausses valeurs...
En 2008 (et en 2009), les rétrogradations de Mercure se font dans la triplicité d’air que l’on rattache plus spécifiquement à l’être humain. Or de ces trois signes, la Balance est d’une grande importance pour l’humanité actuelle. Elle marque le point d’équilibre, le lieu où l’homme prend conscience des options (demeurer un homme ordinaire nourrissant des désirs égoïstes et matériels ou épouser son âme) et, ce faisant, est à même d’opérer un libre choix...
La roue peut alors s’inverser pour celui qui choisit de suivre la Voie. « Dans la Balance, la « nouvelle vie » commence », écrit Dane Rudhyar.

Lorsque je lis sur le site du journal Le Monde qu’un Chat est ouvert sur le thème « Comment tirer profit de la crise financière », je ne suis pas certaine que le collectif comprenne encore. Le plus grand espoir réside, par contre, dans chacun d’entre nous, à titre individuel.
Des hommes et des femmes vivant dans les pays développés vont maintenant commencer à s’éveiller, car cette crise inouïe survient au moment où l’humain ordinaire peut plus facilement rencontrer cet « autre », tapi en lui-même dans la nuit obscure, et le porter au plan de la conscience.
Cet autre, c’est l’homme spirituel intérieur.

En chamboulant l’ordre du monde – global et personnel, le Mercure-Trickster permet la Vision.


Du Verbe ! et non de l’action

Au cours des rétrogradations de Mercure, il vaut mieux s’abstenir d’agir et de s’engager définitivement. Au lieu de cela, il faut réfléchir, réviser, préparer, faire travailler ses méninges comme un architecte, et avant tout questionner ses représentations mentales car ce sont elles qui façonnent notre réalité, le monde dans lequel nous vivons.

En somme, la bonne attitude serait exactement l’opposée de celle des hommes politiques et dirigeants actuels qui s’empressent justement d’agir (réagir serait un mot plus adéquat) et de parvenir à un accord sur un plan de sauvetage consistant à… injecter des milliards !

« Faced with a disaster over which we have no real influence, people will often say, stupidly, « Don’t just talk, do something ! » Perhaps, lately, we have been doing too much. Maybe, it is time to step back, think and say the right thing. True, we often talk about doing something instead of actually doing it – but sometimes we do things in order to avoid talking and thinking about them. Like quickly throwing $700 billion at a problem instead of reflecting on how it came about. »

Ce point de vue est celui du philosophe et psychanalyste serbe, Slavoj Žižek, exprimé récemment dans un article intitulé « Don’t just do something, talk ». A dire vrai, c’est la réflexion la plus intelligente et la plus utile que j’ai lue ou entendue sur la crise.
En ces temps d’éveil, je ne saurais trop conseiller la (re)lecture de Lao-tseu et de la Bible (au niveau métaphorique, bien sûr) : « C’est par le non-agir que l’on gagne l’univers », « Au commencement était le Verbe ».

Tous les astrologues devraient désormais savoir que le régent ésotérique du Bélier est Mercure.


Les conjonctions Soleil-Mercure de l’automne 2008

La révolution synodique de Mercure, qui dure environ 4 mois, est ponctuée par deux « moments-phare » : la conjonction inférieure et la conjonction supérieure Soleil-Mercure. La première équivaut à une (phase) Nouvelle Lune et la seconde à une (phase) Pleine Lune. Le nouveau Mercure, comme on l’appelle aussi, marque le milieu de la période de rétrogradation.

La rétrogradation proprement dite dure environ trois semaines, du 24 septembre (station rétrograde) au 15 octobre (station directe) et couvre la zone zodiacale s’étendant du 7 au 23° Balance (en 1929, du 25 septembre au 17 octobre, 8-24° Balance).
Le cycle de rétrogradation est, quant à lui, plus long puisqu’il finit le 31 octobre, lorsque Mercure repasse sur le degré de sa station rétrograde, soit 22°50 Balance.
A noter que certains astrologues font démarrer le cycle dès que Mercure passe sur le degré de sa station directe à 7°34, soit dès le 3 septembre. C’est ce que l’on appelle la « zone d’ombre » de Mercure. En faveur de cette thèse, on remarquera que la crise financière s’accélère à partir du 7 septembre.

La conjonction inférieure du 6 octobre 2008

La conjonction inférieure du 6 octobre à 13°58 Balance, qui scande le milieu de la période de rétrogradation, est un temps de semailles, le moment de l’inspiration nouvelle. Elle donne généralement lieu à des changements importants dans la vie des individus et dans la vie des affaires. De nouvelles conceptions mentales affleurent à la conscience.
Toutefois, tant que Mercure demeure rétrograde, ce qui cherche à s’exprimer n’est pas encore suffisamment fort face aux résistances intérieures et extérieures. Il vaut donc mieux se contenter de réfléchir, observer et attendre, au lieu d’agir précipitamment et de vouloir forcer les choses.
A partir de la station directe de Mercure, le 15 octobre à 7°34 Balance, l’expression du potentiel semé au moment de la conjonction inférieure se projette alors sans entrave, de façon créative.

Si l’on s’attache au tempo mercurien, on comprend dès lors pourquoi ni le plan Paulson ni le plan de la zone Euro n’auront les effets escomptés. Ils ont tous deux été conçus et adoptés alors que Mercure est rétrograde, le premier le 3 octobre et le second le 12 octobre.

Dans la foulée du 29 septembre, le lundi 6 octobre fut un nouveau « lundi noir » pour toutes les places boursières mondiales. L’Islande connaît une quasi-banqueroute qui va l’obliger à demander un prêt d’urgence de 4 milliards d’Euros à la Russie et à nationaliser ses trois plus grandes banques. En raison de l’intrication des économies, les difficultés islandaises ont des répercussions sur les banques du Royaume-Uni. L’Islande, le pays au plus fort PIB par habitant, en est aujourd’hui réduite à demander l’aide du FMI. Une première pour un pays occidental depuis 1976, c’est dire la gravité de ce que nous somme en train de vivre.

La conjonction inférieure Soleil-Mercure du 6 octobre était accompagnée des carrés décroissants Soleil-Jupiter (irréalisme, inflation, prise de risque) et Mercure-Jupiter (exagération, jugement déséquilibré).
Les conjonctions Mercure-Jupiter et Soleil-Jupiter remontent respectivement aux 20 et 23 décembre 2007 à 1° Capricorne, un degré ultrasensible. A cette époque, deux informations avaient capté mon attention : l’Afghanistan, avec la décision de N. Sarkozy de renforcer l’engagement militaire de la France aux côtés des Etats-Unis (et des autres pays alliés). On connaît la suite : dix soldats tués. La France entière semble réaliser qu’elle fait la guerre hors de ses frontières. Et surtout, pour ce qui nous occupe, l’annonce par Morgan Stanley, la très grande banque d’investissement new-yorkaise, des premières pertes trimestrielles de son histoire.
A l’opposition, du 9 au 19 juillet, les choses se précisent dans le sens de l’éclatement de la bulle immobilière : le 13, un plan de sauvetage est établi pour sauver les agences de refinancement du crédit immobilier américain Fannie Mae et Freddie Mac. La banque californienne Indy Mac fait, quant à elle, faillite. Le 14, l’Espagne est fortement touchée par la plus grosse faillite de l’histoire du pays, celle du groupe immobilier Martinsa-Fadea. Je passe sur les records de l’Euro face au Dollar et celui du prix du baril de pétrole.

Le 6 octobre fut donc à la fois le jour du nouveau Mercure et celui du carré décroissant à Jupiter (je réunis les deux cycles en un), lequel s’est traduit dans les faits par l’éclatement de plusieurs bulles boursières à la fois.
Ainsi, le nouveau cycle Soleil-Mercure se place sous l’égide d’un véritable « krach » boursier et de la quasi-faillite d’un pays occidental : l’Islande, il y a peu encore considérée comme un petit miracle économique.

La conjonction supérieure du 25 novembre 2008

A la conjonction supérieure, le 25 novembre prochain à 3°48 Sagittaire, ce qui a été préparé et peaufiné au moment de la rétrogradation (24 septembre-15 octobre) se précise. Ce sont les premiers signes extérieurs (sous forme d’événements) et/ou signes intérieurs de l’idée-germe. Il s’agit souvent d’un moment de prise de conscience et d’analyse.

Nous serons à deux jours d’une Nouvelle Lune (Sagittaire) et, surtout, de l’ingrès de Pluton en Capricorne et de la station directe d’Uranus.
Nous pouvons donc nous attendre, fin novembre, à de nouvelles initiatives et prises de conscience, ainsi qu’à des événements très importants, liés à la crise financière, et notamment au krach de la semaine noire du 6 octobre qui a faillit emporter un pays occidental.
Une grande réunion internationale visant à poser les bases d’une réforme du système capitaliste financier mondial devrait être programmée avant la fin de l’année, voire même avant décembre. Cela serait très inhabituel, sachant que le nouveau président américain n’aura juridiquement aucun pouvoir, puisque G. W. Bush reste en fonction jusqu’au 20 janvier 2009.
Gardons à l’esprit qu’avec Uranus et Pluton, nous sommes en présence de forces collectives incontrôlables et déjà en contact avec les énergies du carré (2012-2015) en formation.
Le mois de novembre, avec sa tonalité Taureau/Scorpion, sera inévitablement placé sous le sceau des passions, des questions financières, des transformations et des crises. Et l’opposition Saturne/Uranus promet, quant à elle, dès le début du mois quelque tempête encore à venir.

Isabelle Cantin - tous droits réservés - octobre 2008

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