29 avril 2007

Another brick in the wall...



« La construction par l'armée américaine d'un mur de cinq kilomètres en plein cœur de Bagdad suscite colère et incompréhension. Depuis le 10 avril, l'armée américaine achemine en effet des blocs de béton dans le quartier sunnite d'Adhamiyah, l'une des dernières enclaves sunnites dans l'est chiite de Bagdad.

Selon l'armée américaine, ce mur, construit dans le cadre du plan de sécurisation de la capitale irakienne, est destiné à empêcher d'éventuels escadrons de la mort chiites de commettre des attentats pour faire fuir les sunnites du quartier, mais aussi les insurgés sunnites d'utiliser cette poche comme base pour commettre des attaques dans les quartiers chiites. "Le but n'est pas de diviser la ville entre les différentes communautés" mais de fournir "davantage de sécurité aux gens qui vivent dans les quartiers où le niveau de violence augmente", explique le lieutenant-colonel Scott Bleichwehl. »


Cet extrait du journal Le Monde daté du 25 avril 2007 vient illustrer mon dernier article sur la station directe de Saturne. Il s’agit de la planète associée au principe de structuration et aux limites, dont les meilleurs exemples concrets sont le mur et la barrière.
D’autre part, si Saturne est redevenu direct le 19 avril, j’indiquais qu’« En réalité, une nouvelle impulsion a déjà transpiré dans les actions ou dans les événements autour du 8-10 avril » en raison du grand Trigone Soleil-Jupiter-Saturne. Si l’on suit le cycle de rétrogradation, cette affaire devrait connaître de nouveaux développements fin juillet.

L’initiative de l’armée américaine est très critiquée car elle n’est pas sans rappeler d’autres constructions inspirées du même esprit et tristement célèbres au XXème siècle : du Mur de Berlin, en passant par la Ligne Maginot, à l’actuelle « clôture de sécurité » construite par Israël en Cisjordanie, toutes ces barrières de séparation défensives traduisent un besoin de différenciation et de sécurité à tout prix confinant à l’extrême à une sclérose, une prison, et à terme conduisant à un échec.

Le Mur de Berlin, qui fut érigé le 13 août 1961 et qui fut détruit le 9 novembre 1989, dura le temps d’un retour de Saturne, à quelques semaines près ; la construction de la ligne Maginot, dont les plans furent imaginés en 1922, débuta en 1928, soit la même année qu’un retour de Saturne (à 21°59 Sagittaire) dans le thème de la IIIème République française ; si le tracé définitif de la barrière de sécurité d’Israël fut décidé en août 2002, sa construction démarra en 2003 au moment d’un transit de Jupiter sur le Saturne natal de l’Etat d’Israël situé à 16°25 Lion.
L’actuelle construction de murs de sécurité à Bagdad correspond à une opposition de la Lune progressée à Saturne dans le thème de la guerre d’Irak et aussi à une opposition de Saturne progressé au Jupiter du thème de la fondation de la ville de Bagdad.

Comme on l’aura sans doute remarqué, Saturne est toujours impliqué lors de ces entreprises d’édification ; un Saturne dont la fonction s’exprime ici dans ce qu’elle a de plus négatif, à savoir la peur et la paranoïa, la rigidité et la fermeture.

18 avril 2007

Saturne direct le 19 avril


Après 4 mois et demi de rétrogradation, Saturne redevient direct le 19 avril à 18°09 Lion. Si toute planète (ou angle) à 18° se trouve concernée, ce sont surtout les natifs du Capricorne et du Verseau, et plus encore les personnes ayant des positions importantes à 15-25° des signes fixes (Lion, Verseau, Taureau et Scorpion), qui devraient ressentir le changement d’orientation de cette planète que l’on associe au principe de réalité et de structuration.

Dès le 20 mars, Saturne a ralenti à 19° Lion jusqu’à devenir stationnaire à 18°. Une planète stationnaire est une planète qui, vue de la Terre, semble s’arrêter quelques jours dans le ciel avant d’entamer son mouvement rétrograde ou direct. La station a pour effet d’intensifier le processus en cours. Dès lors, c’est comme si le temps était suspendu et qu’aucune avancée n’était possible.

Cette période peut sembler interminable et frustrante à ceux qui sont plutôt entreprenants de nature ou qui ont des projets ambitieux en cours car, depuis le 6 décembre 2006, la rétrogradation de Saturne insiste sur le besoin de reconsidérer l’usage qui a été fait de cette fonction planétaire depuis l’été dernier. Les énergies saturniennes ne sont plus tournées vers l’extérieur, mais se sont intériorisées afin de mieux structurer, d’organiser en profondeur ses affaires ou bien de reconsidérer ses ambitions, le tout en fonction de ses possibilités et de ce qui s’avèrera utile à son évolution. A partir du 19 avril seulement, les choses vont bouger et prendre de la vitesse au fur et à mesure des semaines à venir.

En réalité, une nouvelle impulsion a déjà transpiré dans les actions ou dans les événements autour du 8-10 avril.
Le 8 s’est formé un trigone Soleil-Saturne et le 10 un trigone Soleil-Jupiter. Nous avons donc un grand Trigone en signes de Feu auquel vient s’adjoindre Mercure en Bélier, le 21. Ainsi, durant la période du 8-22 avril souffle un vent de progrès et de croissance très énergétique favorisant l’ambition sociale : cette configuration dynamisante et enthousiasmante favorise les projets et les initiatives touchant la vocation, la vie professionnelle et plus généralement l’amélioration des structures de vie. Elle génère et fait saisir des opportunités. Pour les personnes concernées (cf ci-dessus), des affaires peuvent être conclues et des contrats importants signés.

Sur le plan collectif, c’est le trigone Jupiter-Saturne de l’année 2007, pour la première fois en orbe le 16 mars dernier, qui est transmis par le Soleil et Mercure à 18-19°des signes de feu. Des indices de croissance et d’optimisme devraient ainsi se manifester sur les plans économique, social et politique. A noter que le 6 mai, jour du second tour de l’élection présidentielle, se forme le second trigone Jupiter-Saturne.

Enfin, la Nouvelle Lune du 17 avril à 27°05 Bélier, qui est trigone à Pluton-CG, peut elle aussi contribuer, deux jours avant la station directe de Saturne, à donner le sentiment d’un commencement régénérateur, d’un nouveau départ prometteur.

Quelque chose se met donc en place en ce mois d’avril, mais il faudra attendre la fin du mois de juillet 2007, lorsque Saturne transitera son degré de rétrogradation, pour que son message soit complètement intégré, puis que le collectif et chacun d’entre nous prennent la mesure de ce qui s’est incarné, autrement dit des résultats.

10 avril 2007

L’Humanité est encore à venir...


« Ce que les homme doivent tâcher de faire, c’est de s’identifier au globe dans son entièreté (...). L’humanité-planète, l’Humanité dans sa globalité tel un véritable organisme planétaire en rapport avec toutes les planètes et les systèmes d’étoiles, un centre de conscience et d’activité collective parmi des millions d’autres centres : l’établissement d’une telle humanité globale, c’est là la vision que l’on peut avoir de la grande possibilité qu’ouvre l’Ere du Verseau. »

Dane Rudhyar

02 avril 2007

« We are the world »



Le goût de l’avenir (3)

« Ce que vous êtes revêt une importance capitale, car vous êtes ce monde et ce monde est vous. C’est cela la compassion. »

« Si l’on s’assoit tranquillement au pied d’un arbre, on sent l’insondable mystère qui entoure la terre millénaire. Au cours d’une nuit paisible, lorsque les étoiles étincellent tout près de vous, on prend conscience de l’espace en expansion et de l’ordre mystérieux qui régit toutes choses, conscience de l’incommensurable et du rien, du mouvement des collines sombres et du cri du hibou. »
Extraits du Journal de Krisnhamurti


L’homme est le monde. Et ce monde est l’homme, disait Jiddu Krishnamurti.

Pour celui ou celle qui souhaite se déconditionner et se libérer, il n’y a pas meilleure lecture que celle de Krishnamurti.
Car quel autre que lui a pendant cinquante ans enseigné que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu'au prix d'une transformation de la conscience individuelle. Quel autre que lui a mis l'accent sans relâche sur la nécessité de la connaissance de soi et sur la compréhension des influences limitatives et séparatrices du conditionnement religieux et nationaliste.

Les différences nées de la diversité des langues et des cultures ont occulté l’identité bio-anthropologique commune. Tel est le constat dressé depuis plusieurs années par Edgar Morin qui justement en appelle à l’inscription dans la Terre-Patrie.
Aujourd’hui, la communication universelle quasi-instantanée révèle des spécificités, des altérités, qui étaient jusqu’ici insoupçonnées et passaient inaperçues. A l’ère planétaire où l’interdépendance se généralise, le monde devient « notre maison » et pourtant, loin de rapprocher les hommes, la globalisation a aussi pour conséquence de lever les sociétés les unes contre les autres.

« Inquiétante étrangeté ».
L’étranger, sur qui nous projetons nos craintes de l’inconnu et de l’étrange, est depuis toujours mal-aimé, voire haï, en tous les cas stigmatisé. Sources d’incompréhension, d’insanité aussi, les différences virent aux conflits. Se percevant comme des rivales, les sociétés s’entre-tuent. Les religions monothéistes appellent leurs fidèles à combattre le Dieu concurrent. La nation et l’idéologie suscitent de nouvelles haines.
Aussi espérons qu’un jour, au-delà des égocentrismes et des ethnocentrismes, nous saurons reconnaître en tout ce qui vit sur Terre une même communauté de destin — un destin terrestre—, et nous verrons peut-être en cet autre, non plus un ennemi, mais un frère humain.

Alors quel politique, homme ou femme, va enfin se risquer à nous révéler notre identité terrienne ?!!! Quand serons-nous des citoyens terrestres ? Quand habiterons-nous la Terre, au sens où l’entendait le poète allemand Hölderlin.
Car sans cette prise de conscience préalable, l’homme n’assumera jamais sa responsabilité vis-à-vis de la planète et tous les vœux écologistes resteront lettre-morte. Posons-nous cette question simple : quelle nation se sacrifierait pour sauver la planète et le reste de l’humanité ?
Aucune. La messe est dite.

Depuis les temps immémoriaux, l’homme a fait fausse route. Car il a cultivé la haine et la violence plutôt que l’amour, nous instruit Krishnamurti. Il est maintenant nécessaire de changer puisque les dangers sont à ce point rendus qu’ils sont mortels à l’échelle de la l’humanité.

Comment faire ?
En mettant en avant ce qui unit et rassemble au lieu de focaliser sur ce qui divise, ce qui fragmente. Car de la division naissent le conflit et la souffrance. Le mal divise et n’engendre que le mal.
Comment l’homme a-t-il pu imaginer apporter la paix en faisant la guerre ? Cela ne se peut. Le dernier exemple en date est la fameuse « Pax americana » que G.W. Bush et les néoconservateurs de Washington ont essayé de répandre au Moyen-Orient en vertu de la soi-disant théorie des dominos. Au vu de la situation actuelle, nombreux sont ceux qui pointent la naïveté de tels mobiles pour plutôt évoquer une volonté d’instaurer le chaos dans cette région du monde.
Enfin et surtout, c’est en changeant nous-mêmes que nous changerons le monde.

Le problème individuel est le problème du monde : le monde est le reflet de ce que l’homme projette sur lui. Or, ce qu’il projette, ce sont ses complexes intérieurs, ses conflits internes, ses frustrations, ses peurs, ses avidités, ses mobiles et ses ambitions. De sorte que le problème individuel, explique Krishnamurti, devient le problème mondial.
Le monde et l’individu sont intimement reliés et ne peuvent être séparés. La pensée de Krishnamurti rejoint ici celle de G.G. Jung pour qui « Nous sommes, dans ce que notre vie a de plus privé et de plus subjectif non seulement les victimes, mais aussi les artisans de notre temps. Notre temps — c’est nous ! ».
L’état du monde a été créé par les individus, c’est-à-dire par moi et par vous.

En me changeant moi-même je peux changer le monde : l’homme intérieur prédominant toujours sur l’extérieur en ce sens que le monde est son reflet, c’est donc cet homme intérieur qu’il faut transformer.
Pour transformer le monde, il faut commencer près, avec soi-même. Car « transformer le monde » n’a en réalité aucun sens : on ne peut attribuer le monde à personne ! A l’inverse, l’individu vous l’attribuez à quelqu’un : c’est vous, c’est moi. Par conséquent, il faut commencer par soi-même. Il n’y a pas d’autre façon de faire.

« Tant que je suis avide, tant que je suis nationaliste, tant que j’ai soif d’acquérir, je crée une société dans laquelle l’avidité, la soif d’acquérir et le nationalisme sont déchaînés, ce qui conduit à des conflits et enfin à la guerre. Manifestement, il ne peut pas y avoir de mécanisme de changement tant que je suis avide, tant que je suis à la recherche du pouvoir, car mes actions provoqueront inévitablement une condition basée sur le pouvoir, politique, religieux ou social, qui en fin de compte conduira à un conflit. Etant le processus total de la société, je suis responsable de la guerre ; et si je désire ardemment la paix, je dois cesser d’être avide, accapareur, je ne dois avoir aucune nationalité, je ne dois appartenir à aucune religion organisée, ni à aucune idéologie. Je suis le processus total du monde, et si je change, si je me transforme, j’engendre une transformation radicale dans la société. (...) Et l’homme qui veut comprendre la signification totale de l’existence doit se comprendre lui-même — non en tant qu’individu s’opposant à la société, à la masse, mais en tant que processus total. C'est-à-dire qu’il doit être conscient de chaque pensée, de chaque sensation, de chaque action ; (...). Un tel homme connaîtra l’amour ; étant libre des éléments qui créent l’antagonisme — la croyance, le nationalisme, l’acquisition — il sera un des facteurs de la transformation du monde. » Extrait de « De la connaissance de soi ».

A la lecture de cette vision claire et pénétrante, je comprends qu’une politique et une géopolitique « révolutionnaires » sont encore à inventer.
J’emploie ici le mot « révolution » car un basculement, du conflit et de la guerre vers le pôle opposé qu’est l’amour, est ni plus ni moins nécessaire.

A suivre...