01 février 2009

La fin du monde états-unien (2008-2025) ?

Après la grande crise, un monde nouveau


Je vous présente, sous la forme d’une introduction plus développée, la publication de mon article « La fin du monde états-unien (2008-2025) ? », sous-titré Après la grande crise, un monde nouveau, dans le numéro 164 de la revue l’astrologue.

Le 19 octobre 2008, en rédigeant « Le trickster affole les marchés », j’avais évoqué un travail de plus grande ampleur sur la crise financière et les transformations collectives radicales de ce premier quart de siècle. C’est chose faite depuis la fin novembre : quinze pages bien denses d’analyse et de réflexion dans la fameuse revue créée par André Barbault, le chef de file de l’astrologie mondiale française.

J’ai conçu mon article comme une mise en perspective cyclologique et historique des configurations astrologiques actuelles et à venir, à savoir l’ingrès de Pluton en Capricorne, les tensions entre Saturne, Uranus et Pluton en cardinal (Point Bélier), le mi-point du cycle Jupiter-Saturne et la conjonction Jupiter-Uranus.
Cette démarche, et elle seule, permet de donner du sens à notre vécu en prenant toute la mesure du processus d’évolution qui est à l’œuvre. Elle permet aussi d’avoir l’intuition, la vision, du futur.

La crise financière actuelle, tel qu’il ressort de mon étude, a de nombreux points communs avec la crise des années 30 - elle répond au même schéma -, pourtant sa portée sera très différente.
Tandis que la Grande Dépression a débouché sur la Seconde Guerre mondiale et l’hégémonie des Etats-Unis telle une montée du soir, la crise de ce début de XXIème siècle aura vraisemblablement une autre conclusion que les historiens des générations à venir pourraient bien qualifier de nuit avant l’aurore.

Aujourd’hui, l’hégémonie des Etats-Unis est épuisée
et le système capitaliste est en fin de vie après 500 ans d’histoire.

Forte de l’étude des grands cycles astrologiques et éclairée par la pensée des théoriciens de la complexité, je défends la thèse selon laquelle la crise que nous vivons est non seulement une crise conjoncturelle, comme celle des années 30, mais aussi une crise de système, en quoi elle diffère. Elle marque ainsi la fin d’un monde, d’un système-monde selon l’expression du sociologue Immanuel Wallerstein, et l’entrée dans une période de transition et de chaos avant l’avènement d’un nouveau monde. Ce que je démontre au fil de mon article, c’est au minimum l’analogie entre notre époque et la période de la Renaissance (XVe et XVIe siècles) qui a ponctué la genèse du système-monde moderne, à savoir l’économie-monde capitaliste.

Je voudrais rappeler ici la définition du capitalisme par Immanuel Wallerstein, lequel prend bien soin de ne pas le confondre avec simplement la production pour vendre sur le marché afin de réaliser des profits ou encore l’existence du travail salarié. « On ne peut parler d’un système capitaliste que lorsque le système donne la priorité à une accumulation illimitée du capital. Dans cette acception, seul le système-monde moderne est un système capitaliste. L’accumulation illimitée est un concept relativement simple : les hommes et les entreprises accumulent du capital dans le but d’en accumuler encore et encore. Un processus qui ne s’arrête jamais. Quand nous disons qu’un processus « donne la priorité » à l’accumulation, cela signifie qu’il existe des mécanismes structurels qui pénalisent, d’une façon ou d’une autre, ceux qui suivent une autre logique. Ils peuvent être éliminés de la scène sociale, tandis que ceux qui agissent selon la norme sont récompensés et s’enrichissent en cas de réussite ».

Le système capitaliste est en fin de vie car l’accumulation illimitée du capital n’est plus possible. Le système ne fait donc plus système et, d’ici 20 à 50 ans, un ou plusieurs nouveaux systèmes apparaîtront progressivement suite à ce que l’on appelle, dans le langage de la complexité, des « bifurcations ».

Rêver le (système-) monde de demain

Ce à quoi le ou les nouveaux systèmes ressembleront dépend entièrement de chacun, d’autant que l’histoire est neutre.
L’avenir se dessine dès à présent, raison pour laquelle nous devons tous nous sentir responsables afin d’imaginer ce que nous désirons au plus profond de notre cœur, notre cœur tendre et sensible d’être humain.
Souhaitons-nous un système qui reproduise les privilèges (et surtout les privilégiés) actuels ? Ou bien un système qui non seulement engendre plus d’égalité, étant précisé que l’égalité n’est pas contraire à la liberté comme on l’entend souvent dire, mais qui favorise aussi le don du meilleur de soi-même, le respect d’autrui et la grandeur, la grandeur dans le sens des paroles de Jésus : « le plus grand parmi vous sera votre serviteur » ?

Grâce à Obama, une lumière s’est allumée dans l’esprit de beaucoup d’être humains. Et c’est cela qui est magnifique et poétique, c’est-à-dire magique. De tous les points du globe vont surgir des déviances au système, des anomalies et originalités qui seront certainement découragées, voire même pourchassées, et ces déviances conflueront au final en une synergie générale.

Des Etats-nations tout-puissants à l’éveil de l’Humanité
et au retournement de l’homme ?

Depuis la fin des années 80 et le début des années 90, la planétarisation en marche a accéléré son pas avec la Chute du Mur de Berlin et l’avènement d’Internet que beaucoup comparent à l’émergence d’un « esprit global ». Elle court désormais, la planétarisation, et elle pourrait bien être assez puissante pour bousculer et faire tomber les derniers obstacles à l’avènement de la fraternité humaine, qui sont aussi les pires menaces pour la survie de l’humanité et des individus en tant qu’individus.

Quels sont donc ces obstacles et ces menaces ?
Ce sont, bien sûr, les Etats-nations, Etats tout-puissants qui sont en compétition pour l’hégémonie sur le système-monde et qui sont également nécessaires à l’économie-monde capitaliste, car le système capitaliste a non seulement besoin d’un vaste marché, mais aussi d’une multiplicité d’Etats au sein de la division générale du travail.

Comprenez, sentez, comme cela est fatal et comme l’évolution-révolution de l’humanité et de l’homme piétine. Nous allons vers la méga-mort selon la formule d’Edgar Morin, à moins de susciter une émergence d’humanité supérieure aux Etats-nations, à moins de changer de système-monde. Avec la fin du système-capitaliste, autrement dit la fin de l’économie-monde capitaliste, la nécessité de l’existence d’Etats-nations souverains disparaît.

Ce qui s’effondre avec fracas aujourd’hui et aussi tout ce qui est en train de se transformer dans l’invisible et le silence, afin de donner naissance à un monde nouveau où, espérons-le, l’homme n’aura plus l’obsession du matériel mais se retournera progressivement vers la source spirituelle et créatrice en lui, est gigantesque et périlleux. Mais c’est aussi notre seule chance, notre salut.

J’ose vous rappeler qu’avant d’être astrologue, j’étais, entre autres, une spécialiste du droit des relations économiques internationales et européennes, et que ces sujets me sont familiers et me passionnent.
Ainsi, vous trouverez dans mon article une analyse des crises du capitalisme sous l’angle des cycles de Kondratieff ou de Schumpeter ; l’explication de la particularité de la crise actuelle, à la fois conjoncturelle et systémique ; l’historique, et les ratés, du système monétaire international faisant du dollar la monnaie internationale de référence et impliquant de facto le déficit de la balance des paiements des Etats-Unis ; les raisons de l’imminence d’un cataclysme financier (effondrement/dévaluation du dollar, voire banqueroute des Etats-Unis).

Je précise, par ailleurs, qu’étant très loin d’avoir épuisé ma pensée, mes intuitions, et aussi mes sensations, mes sentiments, j’envisage maintenant une création plus importante ayant pour sujet notre époque et le monde nouveau.
Et, comme je le répète inlassablement à mes clients, l’écrire, c’est déjà le réaliser à 80%...

Isabelle Cantin - 1er février 2009 -Tous droits réservés


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