12 juin 2009

Astro/Tarot : Jupiter-Neptune-Chiron/Mercure (2)


Le jour de la conjonction inférieure Soleil-Mercure, le 18 mai 2009, j’ai effectué un tirage de Tarot après avoir analysé le cycle de rétrogradation de Mercure au moyen de l’astrologie. Le Tarot me permet d’entrer en contact avec mon guide intérieur car, plus encore que les symboles astrologiques, les images sont le langage de l’âme.

J’ai choisi pour ce tirage l’un des trois grands jeux de Tarot créés au XXème siècle par des membres de l’Ordre Hermétique de la Golden Dawn : le Tarot de Thoth conçu par le sulfureux occultiste Aleister Crowley (1875-1947) et peint par la baronne Frieda Harris (1875-1962).

Ce Tarot a une histoire embrouillée, à l’image de son auteur. Dessiné et peint en cinq ans, de 1938 à 1943, 200 exemplaires seulement sont édités et vendus en 1944, accompagnés du Livre de Thoth. Il faudra ensuite attendre 25 ans pour que ce jeu refasse son apparition. En 1969, une édition couleur d’assez médiocre qualité est généralisée, puis en 1979 paraît une nouvelle version enfin à la hauteur de cette œuvre majeure qui trouve dès lors un public enthousiaste et toujours plus nombreux depuis.

Ces 78 lames sont vraiment fascinantes. Lady Frieda Harris, qui au départ ne connaissait rien au Tarot, était initiée à la géométrie projective de Rudolf Steiner, et cela se voit et se ressent. C’est d’ailleurs à son initiative que Crowley se lança dans cette aventure délicate de créer un nouveau jeu et, à court d’argent, se laissa convaincre. L’expérience sera une totale réussite. Une splendeur, selon moi.

Ces lames complexes aux multiples références à l’alchimie et à la mythologie égyptienne constituent un ensemble ordonné selon l’astrologie et l’Arbre de Vie kabbalistique. Chaque suite (Bâtons, Coupes, Epées, Disques) représente l’Arbre et les 22 Atu (Arcanes majeurs) symbolisent les sentiers entre les dix sephiroth, lesquelles sont les émanations de l’Etre Suprême et aussi la représentation de différents niveaux de conscience.

Comment ai-je procédé ? J’ai posé cinq questions parce que le nombre cinq est le nombre de l’homme et, bien sûr, le nombre de Mercure. Le libellé de ces questions s’est imposé à moi en fonction de l’application de la rétrogradation de Mercure à mon propre thème natal et aussi en fonction des symboles Sabian. Pour plus de précisions, je vous renvoie à mon article « Mercure rétrograde et Jupiter-Neptune-Chiron, mai 2009 ».

A chaque question, je me concentre en battant les lames de Tarot. Je coupe de la main gauche en posant ma question préalablement écrite. Puis, j’étale les lames devant moi face cachée et j’en tire une.


Que symbolise pour moi la conjonction inférieure Soleil-Mercure du 18 mai 2009 ?
Princesse de Bâtons

Quelle lame énergétique, rouge, orange et jaune ! Les Bâtons sont associés à l’élément Feu. Cette lame s’accorde donc très bien avec Mars (planète de Feu) qui est le dispositeur final de la rétrogradation de Mercure.
La Princesse (ou Valet dans les autres Tarots) équivaut au Hé final du Tétragrammaton, c’est-à-dire à l’énergie matérialisée. Nous sommes dans Assiah, qui des quatre mondes constituant l’univers selon la kabbale, est le monde actif.
D’autre part, les Princesses, tout comme les 10, correspondent à la sephira Malkuth qui est le Royaume dans l’Arbre de Vie. Selon le principe hermétique « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », Malkuth est la Terre et en elle se reflète Kether, la Première Emanation, que l’on associe aux As. Ainsi peut-on dire que la Princesse de Bâtons est le « trône » de l’As de Bâtons ou encore la Terre du Feu.
La Princesse de Bâtons régit la quarte d’été (Cancer, Lion et Vierge), ce qui est parfaitement approprié à la question posée puisque ce cycle de rétrogradation de Mercure engage la saison prochaine.
Dans le Tarot, les figures représentent des personnes et plus encore, selon moi, des attitudes, des aspects de notre propre personnalité. Il s’agit donc de mon aspect passionné : trouver en moi le courage, l’envie et la confiance intérieure afin d’aborder mes prochaines expériences de vie de la maison VI avec tout l’enthousiasme et la volonté nécessaire. La Princesse est nue, ce qui est un symbole de liberté : je dois laisser derrière moi ce qui ne me sert à rien ou qui ne me convient plus, et surtout me débarrasser de structures de pensée qui ne favorisent pas le fait de se jeter dans la vie les bras ouverts. En un mot, je dois m’élancer et vivre pleinement ma créativité. En tous les cas, je ne devrais pas manquer d’énergie vitale les mois qui viennent.
Cette lame me conforte dans mon idée de reprendre certaines activités que j’ai mises de côté depuis bientôt deux ans : la création et l’organisation d’ateliers de groupe. Non pas pour refaire la même chose, mais plutôt pour proposer des choses entièrement nouvelles et très novatrices. Cela me taraude depuis le début de l’année et l’inspiration semble être maintenant au rendez-vous.
La Princesse de bâtons est une lame qui reflète parfaitement ce que je ressens et la partie de moi qui cherche à se manifester.


Comment dois-je réajuster mes activités de la maison VI de façon à être centrée sur l’âme (mon Moi supérieur) plus que sur la personnalité (ego) ?
Prince de Disques

Je ne pouvais pas tirer meilleure lame puisque j’ai la cuspide de ma maison VI en Taureau !
Je remarque qu’il s’agit encore d’une figure. Le Prince de Disques (ou Cavalier de Deniers) exprime donc une attitude. Le Prince est associé à la lettre Vau, on extériorise l’énergie, et il correspond à Yetzirah, le monde formatif. Quant aux Disques (ou Deniers), cette suite symbolise l’élément Terre.
Le Prince (Cavalier) traduit l’idée d’aventure : démarrer quelque chose de nouveau, et qui nous tient à cœur peut-être. Avec le Cavalier, on pense tout de suite à une quête, un objectif qui nous obsède.
Mon guide intérieur est particulièrement clair : ma détermination doit être inébranlable. Je dois travailler à la poursuite de mon ou mes objectif(s) (Prince) de façon pragmatique et industrieuse (Terre). Toutefois, cela n’a rien de routinier ou de lassant car je note que le Prince a les yeux fermés : il est comme en méditation, en contemplation. Le Prince de Disques est l’Air de la Terre. Dès lors, je me demande si je ne dois pas accorder plus de temps, chaque jour ou dans la semaine, à des activités méditatives (respiration consciente, marche...), ce qui aurait pour effet bénéfique d’augmenter ma capacité à trouver des solutions (Air) pragmatiques (Terre). De plus, se mettre en état de réceptivité favorise l’inventivité.
Il y a une quinzaine de jours, je m’apprêtais à commencer la lecture d’un ouvrage spirituel avant de m’endormir. Mais après quelques lignes, j’ai refermé le livre et je l’ai posé à côté de moi en me promettant de le reprendre lorsque je serai en mesure de m’en imprégner en pleine nature, entourée et traversée par l’univers tout entier. Ce Cavalier de Disques me ramène à mon engagement de cette nuit là. M’ouvrir à la beauté qui est partout, à la manifestation de l’Esprit dans chaque brin d’herbe, dans le parfum des fleurs et le chant des oiseaux, dans la forme des nuages ; et faire l’expérience sensorielle de me sentir connectée, ou plus exactement, faire partie intégrante du flux cosmique de l’univers. Je remarque qu’il s’agit encore d’une lame de nudité et, cette fois, je pense au Jardin d’Eden.
Avec le Taureau (la voix), la notion de rythme est présente, ce qui rejoint d’ailleurs la respiration et la marche. Acquérir, tout d’abord, un bon rythme de travail par un effort de volonté, puis une fois la machine lancée, c’est le mouvement qui entraînera de lui-même. Chaque geste deviendra précis et efficace car des circuits neuronaux spécifiques se développent dans le cerveau à force de répétition et de pratique.
Le Taureau évoque également le pas qui en entraîne un autre, la progression lente, mais régulière et constante. A l’image du tout composé de plusieurs parties, chaque accomplissement est fait de petites tâches qui s’ajoutent les unes aux autres. Les prochains mois, je dois donc travailler par étapes si je veux mener à bien mes projets. Cela implique aussi de décider chaque jour de ce que je souhaite accomplir. C’est ainsi que j’aurai le sentiment de progresser sur le temps long et le temps court. Ce sera idéal, « supportable » ai-je envie d’écrire, pour mon Ascendant Sagittaire lequel a toujours besoin de se projeter en avant, dans des quêtes et des aventures toujours renouvelées.
Enfin, ce processus graduel très efficace ne va pas sans calme, concentration et imperturbabilité. Pour creuser son sillon, il ne faut pas être distrait de sa route. Je vais donc naturellement poser des limites plus strictes, établir des frontières entre moi et l’extérieur.
Si je ramène ma réflexion sur Mercure en Taureau au carré de la triple conjonction Jupiter-Neptune-Chiron en Verseau, je comprends qu’il m’est nécessaire d’une part d’équilibrer le corps et l’esprit, et d’autre part d’acquérir une bonne technique ou méthodologie afin d’être capable de canaliser et aussi de mettre en application des énergies aussi éthérées et spirituelles.
Et lorsque je vois toutes ces graines entassées dans le chariot du Prince, je suis enthousiasmée à l’idée de leur éclosion...


A quoi dois-je prêter plus particulièrement attention durant cette période de rétrogradation de Mercure dans ma maison VI ?
Cavalier d’Epées

Encore une figure ! Le Cavalier (ou Roi) d’Epées est l’archétype même du guerrier. Dans le tarot de Thoth, c’est même le guerrier en pleine action puisqu’il attaque. Il fend l’air sur son cheval ; l’épée et la dague pointées en avant. Sur son dos, deux (ou quatre) ailes semblent tournoyer rapidement. Certains voient dans cette lame une représentation d’Hermès-Mercure, le messager des dieux.
Le Cavalier/Roi correspond à la lettre Yod, l’impulsion énergétique, et il est associé à Atziluth, le monde des archétypes. Quant aux Epées, elles représentent l’élément Air. Ainsi, le cavalier d’Epées est le Feu de l’Air.
Je comprends que si je dois prêter attention à quelque chose, c’est bien à la pure impulsion mentale créatrice, autrement dit à mes inspirations ! En mai 2009, Mercure rétrograde s’est aligné sur les sept étoiles appelées les Pléiades qui sont réputées pour être une grande source d’inspiration ; la source de l’intelligence active (et de l’électricité ?).
Les Pléiades sont une sorte de station émettrice dont les émissions éveillent et transforment l’esprit rationnel en un véhicule clair, un canal, permettant de recevoir et de transcrire en mots simples ce dont la conscience fait l’expérience. Elles ouvrent l’intelligence intuitive des chercheurs spirituels et la portent à des niveaux supérieurs. C’est ainsi qu’à l’occasion de méditations profondes ou pendant le sommeil, ceux qui sont engagés dans une voie de recherche et de compréhension reçoivent des idées-germes qui sont destinées à être exprimées et partagées avec le plus grand nombre. Ces chercheurs sont des canaux de transmission.
Cette période de rétrogradation est pour moi très riche d’intuitions et d’inspirations, avec une envie irrésistible d’expliquer et de transmettre. Heureusement, ma vitalité est plutôt bonne en ce moment, ce qui m’autorise à beaucoup écrire.
Attention cependant car le Cavalier/Roi d’Epées est tout entier à ses pensées et à son objectif transpersonnel, souvent au mépris des émotions et des sentiments. Je ne dois pas être trop détachée, sinon je cours le risque de parfois blesser. Le Cavalier fonce droit au cœur des choses et la pensée aiguisée comme une épée coupe avec précision, mais cela n’empêche pas la douleur. Je dois aussi éviter de sacrifier mon bien-être sur l’autel du service à autrui.


A quel type de recommencement dois-je m’ouvrir ?
3 de Bâtons : Vertu

Une nouvelle lame à dominante Feu après la Princesse de Bâtons, mais cette fois il ne s’agit pas d’une figure. Voici une lame mineure parlant surtout d’actions, de situations ou d’événements.
Le nombre 3 est un symbole de créativité. Il évoque un pont entre le 1 et le 2 dans une nouvelle réalité (3), qu’il s’agisse, par exemple, de relation, d’activité, ou encore de projet. Selon Crowley, l’idée est fertilisée dans le 3. Le triangle est formulé. D’où création, œuvre, naissance, enfant. Par analogie avec Jupiter, le nombre 3, c’est aussi la multiplicité, la socialisation, l’expression.
Cette lame, qui représente le lotus en fleur, est associée au Soleil en Bélier, symbole de printemps, de nouvelle naissance ou de renaissance. Quelle chaleur et quelle vibration dans cette lame !
Mon guide intérieur me conforte dans mon envie de redémarrer une activité d’échanges. En clair, il m’encourage dans mon idée de créer un nouvel atelier de groupe, voire même plusieurs. Et j‘en suis très heureuse. Un nouveau cycle d’activités se profile donc.
Il est temps pour moi de repartir avec des idées neuves, d’avoir confiance en ma capacité à faire de mes rêves une réalité. Du centre jaillissent des rayons solaires, et effectivement, mon centre intérieur est purifié du passé. J’ai fait l’Hermite ces deux dernières années en me repliant sur moi-même et en travaillant beaucoup dans mon « laboratoire » comme je l’appelle. Et c’est ainsi que j’ai trouvé ma lumière intérieure.
Aujourd’hui, je dois envisager d’être un centre autour duquel on se rallie. Je dois accepter ce rôle et servir. D’autant que cette lame résonne parfaitement avec l’entrée de mon Soleil progressé en Bélier.
A travers le 3 de Bâtons, mon âme m’indique que les portes vont s’ouvrir et que mes expériences de vie extérieures vont s’harmoniser avec mes rêves et désirs intérieurs. Je l’espère car aujourd’hui, sans avoir renoncé à l’excellence, je ne me vois plus donner des cours dans le sens traditionnel du terme. La relation professeur/élève est une relation qui, parce qu’elle est une relation déséquilibrée, n’amène au final que des désillusions de part et d’autre. J’imagine, au contraire, des réunions de groupe constituées d’échanges et de partage d’expériences, dans une ambiance ouverte et fraternelle. Ce qui importe avant tout, c’est que les personnes, les « participants », aient envie de communiquer et d’apporter au groupe, au lieu d’écouter le professeur parler durant trois heures. Seules les expériences de vie enrichissent et seul le sentiment de responsabilité ouvre la conscience et le cœur. L’éveil ne vient pas des connaissances, du Savoir, mais du fait d’avancer sur la Voie. C’est un chemin que l’on emprunte, un chemin de transformation personnelle merveilleux et sans fin. Voilà ce que j’aimerais vous transmettre dans mes futurs ateliers. Je suis sûre que vous répondrez nombreux lorsque le moment sera venu, car je suis en train de vous préparer une expérience inédite et parfaitement accordée avec l’Age du Verseau.
Et plus je regarde ce 3 de Bâtons, et plus son énergie me galvanise. Savez-vous qu’il s’agit d’une des nombreuses propriétés du Tarot ?


Quelles récompenses me réserve l’univers ?
10 de Coupes : Satiété

Encore une lame énergétique. Rien d’étonnant puisque le 10 de Coupes est associé à Mars en Poissons.
Après tout ce feu, et surtout après la Princesse de Bâtons, voilà de l’eau pour épancher ma soif ! Alors je dis merci à l’univers !
Ces Coupes représentent l’élément Eau et elles sont disposées dans la forme de l’Arbre de Vie. Le 10 symbolise à la fois un accomplissement et une transition vers un nouveau cycle. De plus, en tirant cette lame, je rejoins la Princesse de Bâtons, qui a également une valeur 10 et se trouve dans la sephira Malkuth de la manifestation.
Si je comprends bien, je dois me préparer à des grâces abondantes, débordantes même si j’en crois cette image ! Je m’apprête à vivre un état d’accomplissement, de joie et de contentement ; de satiété, par conséquent. Cette lame m’annonce, plus globalement, un état d’harmonie et de plénitude, de ceux où l’on se sent faire un avec l’univers après une période d’apprentissage et de challenge.
Aussi, je vais en profiter car je sais que les émotions sont changeantes ; l’Eau est un élément fluide.
Une fois que l’on a savouré une période de paix et de récompenses, la psyché est ainsi faite qu’elle cherche normalement de nouvelles sources d’inspiration et envisage de nouveaux défis.
Et pourtant ce bonheur a toutes les chances de durer car il ne s’agit pas ici d’une joie provoquée par quelque chose d’extérieur à soi, et donc d’éphémère. Non, ce que ce tirage semble me dire, c’est que ce bonheur est inspiré d’en haut.

Isabelle Cantin - HRIDAYA / juin 2009 / Tous droits réservés

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